Former les développeurs qui créent le Web3 : un challenge, mais aussi une responsabilité

Le Web3 sera porté à maturité par la nouvelle génération de développeurs. Quelle est la responsabilité des écoles qui les forment ?

Le Web3 est un eldorado, une terre vierge (ou presque) sur laquelle tout est à imaginer et à construire.

Pour certains, cette terre est porteuse d’une utopie enthousiasmante : régler les problèmes que le Web1, puis le Web2 n’ont pas su résoudre, voire qu’ils ont créés. Pour les convaincus, le Web3 sera (enfin) l’avènement d’un internet libre, transparent et sécurisé, qui redonne le pouvoir aux utilisateurs (au détriment des big tech et toute forme de pouvoir centralisé).

Pour d’autres, cet eldorado est plutôt synonyme d’opportunités commerciales. Ces derniers contribuent également à l’émergence du Web3 en créant des usages nouveaux concrets et opérationnels immédiatement. Il faut reconnaître que l’absence de régulations favorise indéniablement l’émergence d’opportunités pour ceux qui cherchent à s’enrichir rapidement.

Quoi qu’il en soit, le Web3 est le futur. Plus personne ou presque ne le conteste. Et parmi tous les débats que l’on entend à son sujet, peu portent sur l’éducation à donner aux développeurs qui vont construire les usages du Web3. La question est pourtant fondamentale.

Les écoles / formations au code qui forment la prochaine génération de développeurs doivent relever deux défis :

  1. Technique : leur apprendre à coder sur le Web3 (différent du Web2) ;
  2. Ethique : former leurs esprits à des valeurs communes (à l’instar de ce que l’on peut attendre de l’école de la République).

Le Web3 sort progressivement du côté spéculatif des crypto-monnaies (rappelez-vous le mantra HODL !) pour s’ouvrir à des personnalités qui veulent construire autour de l’infrastructure (BUIDL !). Il faut les accompagner, leur donner les bons outils et les bons réflexes. 

Lesquels ?

  1. Diffuser l’esprit BUIDL : BUIDL est une déformation du mot "build" (à l’instar de "HODL"). BUIDL est un appel aux armes pour construire et contribuer à l'écosystème de la blockchain et des crypto-monnaies, au lieu d’en détenir passivement. La période de chute de valeur actuelle est le moment idéal pour construire au lieu de spéculer. 
  2. Favoriser l’adoption des blockchains “Vertes” (P.O.S vs P.O.W) : La consommation d’énergie par les blockchains P.O.W (Proof of Work - Preuve de Travail ) est discutable, si elle est comparée au système financier. Mais il y a plusieurs options de blockchains vertes - qui utilisent P.O.S (Proof-of-Stake - Preuve d’enjeu). Même Ethereum - la deuxième plus grande blockchain -, va passer à P.O.S.
  3. Les communautés ont le pouvoir d’orienter les choses : Les développeurs et entrepreneurs peuvent flécher leurs énergies vers certaines blockchains plutôt que d’autres ; et les investisseurs suivront. Par exemple, la blockchain Flow, développée par Dapper Labs (CryptoKitties, NBA Top Shot) vient d’annoncer une levée de 725M$ pour les développeurs qui sont en train de construire des produits dans leur blockchain.