Les entreprises du numérique au secours de l'éducation : quelles perspectives pour 2022 ?

L'année 2021 a été marquée par le télétravail et les fermetures de classes. L'année 2022 commence dans ces mêmes conditions. Pour venir en aide aux enseignants, professeurs, parents et élèves, les EdTechs ont su redoubler d'effort et innover, afin d'assurer la continuité des enseignements.

L’année 2021 a été rythmée par le télétravail, les fermetures de classes et la succession de différents protocoles sanitaires pour permettre aux enfants de continuer d’aller à l’école. Tout le monde s’est adapté : enfants, parents et professeurs. Malgré tout, cette crise aura eu un impact significatif sur l’éducation.

La crise de la Covid 19 a permis de gagner 5 à 10 ans en termes de rapidité et de transformation des usages numériques et des modes de consommation. Elle a fait prendre conscience à la France de son retard et l'a mise face à ses responsabilités. Beaucoup de personnes s'interrogeaient déjà sur l'intérêt de la numérisation, aujourd'hui tout le monde, même les plus réfractaires, ont compris que c'est un outil indispensable qui permet d'assurer la continuité pédagogique et bien plus encore.

Cette crise a d'ailleurs creusé les inégalités et favorisé le décrochage scolaire chez les familles les plus démunies qui n'étaient pas équipés ou pas aptes à accompagner les enfants dans la poursuite de leurs apprentissages. Le décrochage scolaire concerne hélas 100 000 jeunes chaque année et le numérique peut être une clé de succès pour continuer à intéresser de potentiels décrocheurs ou pour en réconcilier certain en difficultés avec les outils plus traditionnels.

Certaines tendances sont à retenir pour les Ed-tech en 2022, notamment la gamification dans l’enseignement : c’est exactement ce que nous avons créé avec Holy Owly. Nous avons encapsulé notre méthode pédagogique dans des briques de gamification. Nous invitons les enfants dans une aventure immersive où ils vont devenir des super héros de l’anglais. Chaque enfant aura son propre avatar et cumulera des étoiles en fonction de sa performance lors de ses exercices quotidiens, qu’il pourra convertir dans des tenues et accessoires.

Les enfants auront aussi la responsabilité d’un tamagoshi / animal de compagnie qu’ils pourront nourrir en fin d’exercice pour le voir grandir et s’épanouir. Nous cultivons la curiosité des enfants de découvrir cet œuf qui va éclore et cet animal qui va grandir en récompensant leur assiduité car c’est une clé de succès pour ancrer durablement les notions apprises. Notre slogan : Parler anglais devient un jeu d’enfant ! 

La gamification est un facteur de réussite dans l’apprentissage des petits, ils apprennent mieux en jouant mais c’est vrai également pour les grands. Cette notion de plaisir en apprenant se perd au fil des années et laisse place à un enseignement plus traditionnel et certainement moins efficace. La gamification de l’apprentissage peut passer par l’utilisation d’applications, et également de vidéos, de podcasts, d’expériences en VR... Il faut casser la routine des apprenants en multipliant les supports d’apprentissage. 

Autre tendance, l’émergence du micro learning: nous l’intégrons aujourd’hui dans notre solution qui consiste à proposer 5mn d’apprentissage par jour, 6 jours par semaine pas plus, pour l’efficacité du micro learning et pour un usage raisonné des écrans, notre cible étant les enfants de 3/12ans. 

Dans notre centre linguistique, qui a été notre laboratoire d’expérience pendant 3 ans et dans lequel nous avons testé notre méthode sur 200 enfants, nous avons testé différents formats et le plus efficace a été le format 5mn. Les enfants de cette classe d’âge ont un temps de concentration relativement limité et pour les garder captifs et rendre l’apprentissage efficace, il faut leur pousser des formats court en les rendant acteurs de leur apprentissage. 

Le micro learning est également un sésame pour les plus grands, ainsi que pour les adultes. Il faut séquencer les apprentissages et varier les supports.

Enfin 3ème tendance lourde, l’adaptive learning ou apprentissage différencié. Les apprenant peu importe leur âge, ont besoin d’avancer à leur rythme pour assimiler correctement les apprentissages. Seul le numérique peut permettre d’apporter un apprentissage personnalisé aux élèves et ainsi éviter d’en laisser sur le bord de la route faute de temps à leur consacrer dans des classes surchargées de 30 élèves. Le numérique ne remplacera jamais le professeur mais c’est un formidable outil qui, utilisé à tout âge, peut faciliter certains apprentissages ou venir en compléter d’autres. 

Holy Owly propose également de l’adaptive learning pour pousser un contenu personnalisé aux enfants respectant leur rythme d’apprentissage. 

2020 a été l’année du décollage pour des Ed-tech avec plus de 16 milliards d’investi sur ce marché dans le monde, puis 20 milliards en 2021. La crise a vraiment dynamisé ce marché, encore immature avant 2020. Le marché des Ed-Tech a pris 175 milliards en quelques mois et est aujourd’hui estimé à 500 milliards ce qui laisse entrevoir de belles perspectives pour les acteurs de ce marché. Nous aurons de plus en plus besoin d’apprendre différemment pour nous préparer à la société digitale de demain. La France aura besoin d'une vraie stratégie numérique pour rattraper son retard et se faire une place sur ce marché d’avenir.

La question aujourd'hui c'est comment ?

En continuant d'équiper les écoles en matériel numérique et formant les enseignants à ces nouveaux outils et ressources. Il faut rappeler qu'il y a plus de 1 million d'enseignants en France. Une formation du numérique aux enseignants permettra de diversifier les supports de ces derniers, mais aussi de casser cette routine qui peut exclure certains élèves en difficulté. Nous souhaitons mettre l'accent sur l'urgence d'accompagner le premier degré qui reste aujourd'hui en retrait face aux autres classes. Quelles propositions seront soutenues pour équiper et former les enseignants ? Quelle sera la vision de l’école du futur portée par le prochain gouvernement ?

Autres enjeux, dans un marché en pleine effervescence, le gouvernement aura-t-il un rôle de facilitateur pour permettre aux Ed-tech françaises de briller à l’international ? Cela passera également par une structuration et une simplification des expérimentations qui aujourd'hui affaiblissent les start-ups par leur lourdeur.