Nicolas Grélaud (OpenHealth) "Le secteur des données de santé doit s'adapter au nouveau monde"

DG d'OpenHealth, une PME qui collecte et met à disposition des données de santé, Nicolas Grélaud estime que le monde de la santé doit faire face à la multiplication des données en flux.

JDN. Pouvez-vous présenter OpenHealth en quelques mots ?

Nicolas Grélaud, DG d'OpenHealth. © OpenHealth

Nicolas Grélaud. OpenHealth est une PME basée à Vannes spécialisée dans la collecte, le traitement et la valorisation des données de santé en flux. Elle a été fondée il y a plus de 20 ans par le Dr Patrick Guérin. On travaille avec les autorités de santé comme la HAS (Haute Autorité de Santé) et l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) depuis 15 ans. Les données qu'on traite sont désensibilisées. Elles sont traitées selon un cadre défini par la Cnil qui nous délivre des autorisations. Ces autorisations sont un gage de reconnaissance de notre savoir-faire et de confiance.

Quelles sont les organisations intéressées par les données de santé que OpenHealth collecte ?

Il y a des industriels, des instituts de recherche, des organisations professionnelles et même des collectivités. Par exemple, pendant la pandémie, nous avons collaboré avec la ville et l'agglomération de Cannes qui a notamment pu optimiser sa programmation hospitalière grâce à l'analyse de nos données. Tous nos clients accèdent à nos données grâce à un abonnement. Les données se trouvent sur une plateforme accessible en mode SaaS. Ce dernier point est très important, on peut clairement affirmer que la culture SaaS est organisationnelle chez OpenHealth.

Qu'entendez-vous par "culture SaaS" ?

Le SaaS est une manière d'opérer qui nous pousse, en permanence, à améliorer nos processus pour absorber la volumétrie croissante de données. La culture SaaS, c'est donc aussi la culture de l'excellence opérationnelle au sens organisationnel du terme. A OpenHealth, on a pris ce virage en 2016. En sept ans, l'entreprise s'est beaucoup transformée pour adopter tous les codes du SaaS.

Pourquoi estimez-vous cette culture si importante ?

Cette culture permet de nous adapter au nouveau monde où l'interconnexion et la multiplication des données occupent une place primordiale. Avant, on travaillait sur des données figées. Aujourd'hui, on travaille sur des données en flux, particulièrement nombreuses. Elles proviennent de différents acteurs (données de pharmacie, données environnementales…) et de différents pays. La vague des données en flux arrive et le SaaS va nous permettre d'y faire face. Le monde des panels est révolu.

Concrètement, quels sont les avantages permis par le traitement des données de santé en mode SaaS ?

Le SaaS permet par exemple d'associer les utilisateurs finaux à la production du service. Concrètement, en étant capable d'enrichir une donnée, le client devient producteur de donnée. Il peut par exemple apporter une rectification sur la qualification d'un produit de santé, en temps réel pour sa propre organisation. Le SaaS permet aussi d'intégrer et d'analyser plusieurs sources de données sur une seule et même plateforme, en flux. Cela permet de maximiser les possibilités de croisement. Enfin, il nous fait gagner en réactivité et en productivité. Par exemple, on a récemment exporté notre solution dans un pays africain. En moins d'un an, on a collecté les données de santé, on les a traitées, mises sur la plateforme et vendues. Sans le SaaS, cela aurait pris un temps incroyable. Il aurait fallu réaliser une étude de marché et sans doute mobiliser une quarantaine de personnes.