Le Grand Palais déjà trop petit pour NFT Paris

Le Grand Palais déjà trop petit pour NFT Paris Dès son premier jour, NFT Paris a impressionné par son affluence, non sans conséquence en termes de fluidité.

L'ambition d'accueillir dix mille convives au Grand Palais éphémère après une première édition à la Station F ayant réuni 800 personnes pouvait sembler à première vue déraisonnable de la part de l'organisation de NFT Paris. Au premier jour de cette seconde édition, pourtant, le pari d'Alexandre Tsydenkov et Côme Prost-Boucle, cofondateurs de l'événement, était déjà tenu à la mi-journée.

Au cours de la matinée, certains avaient attendu plus d'une heure avant de rentrer dans le monument, la sécurité étant de toute évidence débordée. A 12h19 précises, l'organisation envoyait même un SMS au public pour prévenir d'une "file d'attente plus longue que prévue".

Pierre-Nicolas Hurstel, PDG d'Arianee (à gauche) et Jean-Noël Barrot, ministre de la Transition numérique (à droite). © JDN

Placé dès l'entrée, le grand stand de l'entreprise Arianee était honoré de la visite du ministre de la Transition numérique Jean-Noël Barrot, décidément de toutes les festivités Web3. La foule, elle, circulait difficilement dans les travées occupées par les stands de certains des projets les plus en vue de l'écosystème NFT international ou français, comme la collection NFT Renga, les Schtroumpfs, le jeu Web3 Worldwide Webb tout juste auréolé d'une levée de fonds de 10 millions de dollars auprès de Pantera Capital ou encore le jeu d'échecs Immortal Game et les start-up françaises Metavr.s ou Billy, pour ne citer qu'elles. Plus au fond, la séduisante installation "The Passage of RA" du duo d'artistes A.A Murakami, basée sur des cercles de fumée envoyés par des canons vers un écran vidéo  pour poursuivre leur trajectoire. Encore un peu plus loin, le stand de l'artiste américain Tom Sachs, dont le projet métaverse et spatial suscite un engouement guère étonnant au regard de la réputation du plasticien, aussi connu pour ses collaborations avec Prada ou Nike.

Des événements satellites partout dans Paris

Stand du projet Web3 "The Smurfs Society". © JDN

Mais aussi réjouissante soit cette affluence, témoignage d'un écosystème bien vivant, elle a aussi ses désavantages, notamment pour accéder aux scènes où se déroulent les conférences de personnalités très attendues comme l'une des figures de la scène d'art génératif, Erick Calderon (fondateur de la plateforme Artblocks), les visages marquants du métaverse Web3 Benoit Pagotto (RTFKT) et Sébastien Borget (The Sandbox), celui de la licorne française Sorare, Nicolas Julia, ou encore Betty, cofondatrice de l'exubérante collection d'avatars Deadfellaz. Dans l'assistance, nombreuses sont les personnes frustrées de ne pouvoir assister à ces prises de parole, limitées à 300 places assises. Une consœur de Bloomberg s'étonne auprès de nous de ce monde. Environ 150 journalistes étaient attendus sur le week-end, dont une bonne part internationale, comme la Londonienne.

Compte tenu des dimensions finalement trop petites du Grand Palais, certains profitent d'un bienvenu bain de soleil à l'extérieur de l'enceinte et évoquent déjà leur programme des événements associés : un peu partout dans la ville, start-up, entreprises tech et artistes organisent à leur tour des rassemblements, publics comme privés, en fin de journée ou jusque très tard dans la nuit. Les membres du très select club des Cryptopunks (collection d'avatars à minimum 100 000 dollars l'unité) se retrouveront même pour un brunch, évidemment, exclusif.

Un dynamisme parisien sans commune mesure avec la morosité londonienne lors de l'événement organisé en octobre, NFT London, où le public était principalement constitué des speakers et invités. Alors que les deux capitales se disputent le titre honorifique de vitrine européenne du Web3, aucun chauvinisme n'est nécessaire pour saluer l'avance de NFT Paris.