Alexandra De La Fouchardière, Chloé Méjanes (Spicaro) "Spicaro permet de conserver tous les détails d'une œuvre en jumeau numérique"
Créée l'an passé, la startup Spicaro a remporté grâce à sa solution NFT la première place du concours Fintech Labs, organisé par le partenaire du JDN, la Place Fintech, en partenariat avec Capgemini, Crédit Agricole et Bpifrance.
JDN. Pouvez-vous nous présenter le concept de Spicaro ?
Chloé Méjanes. Spicaro est un service d'accompagnement des galeries d'art pour leur création de jumeaux numériques d'œuvres sous forme de NFT. Par la suite, nous créons une galerie 3D dans laquelle nous mettons toutes les œuvres afin qu'elles puissent être visualisées partout dans le monde, notamment par des acquéreurs potentiels.
Comment est née cette idée ?
Alexandra De La Fouchardière. J'ai toujours baigné dans l'art car mon père est un grand collectionneur, nous avons des murs remplis de tableaux, au point que cela puisse devenir difficile de retenir le nom de leur auteur. C'est ainsi que l'idée a germé.
C.M. Quant à moi, passionnée d'art, c'est venu d'une frustration en allant visiter la collection Morozov à l'espace Vuitton, où les tableaux proposés et les histoires contées ne concernaient absolument pas les œuvres que j'avais étudiées et c'était très compliqué de chercher des références à leur sujet. Donc pourquoi ne pas restituer aux visiteurs un accès à ces informations ?
A.D.L.F. Nos générations se déplacent de moins en moins dans les centres culturels, donc notre but est de déplacer l'art.
Quels types de technologie utilisez-vous ?
C.M. En termes de blockchain, on est sur Polygon parce que c'est une valeur sûre parmi les réseaux EVM (compatibles avec Ethereum, ndlr). C'est peu énergivore et les coûts sont peu importants. On a une équipe de développement compétente sur Solidity (langage de programmation d'Ethereum, ndlr) et après un petit audit, nous avons opté pour Polygon.
A.D.L.F. Pour la partie photographie, on a plusieurs technologies qui permettent de restituer au mieux les coûts de pinceau et d'obtenir la meilleure résolution. La technologie que l'on utilise est tellement haute définition qu'elle permet de conserver tous les détails d'une œuvre.
Vous êtes actuellement en phase de déploiement. Quand les solutions de Spicaro seront-elles publiques ?
A.D.L.F. Nous espérons être prêtes pour le début de l'été 2023. Il y a déjà une traction avec des galeries et des collectionneurs prêts à nous donner des œuvres à "spicariser". Nous n'avons pas d'inquiétude sur notre modèle économique et l'intérêt du secteur.
Votre victoire au concours Fintech Labs vous offre un an d'incubation à La Ruche de Capgemini. Que représente ce soutien pour vous ?
A.D.L.F. Nous apprécions la possibilité d'être accompagnées aussi bien dans l'objectif de la levée de fonds que sur notre audit interne pour vérifier que tout est cohérent, en termes de cybersécurité comme pour l'API. Cela nous sera très utile pour notre développement.