Michelin et son célèbre Bibendum lancent leurs NFT et un club exclusif
La multinationale basée à Clermont-Ferrand est la dernière grande entreprise française en date à se lancer dans le Web3. Elle dévoile ses plans en avant-première au JDN.
C'est par une déclinaison de 5 000 représentations de son célèbre Bibendum émises en NFT au prix de 0.1 ether (environ 160 euros au 24 avril) que Michelin fera son entrée, courant juin, dans le Web3, dans le sillage des Renault, Alpine ou DS. Les plus alertes des utilisateurs de Twitter n'auront d'ailleurs pas manqué le lancement en catimini du compte Michelin3xplore sur lequel le groupe communiquera sa feuille de route. Si l'entrée du groupe centenaire dans le Web3 peut surprendre de prime abord, Michelin estime qu'il s'agit au contraire d'une évolution logique et cohérente avec son historique. "L'innovation a toujours fait partie de l'ADN de la marque Michelin", analyse l'un de ses responsables du projet, Teo Bertrand. "On a constamment innové pour améliorer la mobilité des gens : on les accompagne avec le pneumatique, on les aide dans leur exploration avec le Guide Michelin mais aussi les cartes routières. Cela fait forcément sens d'innover également pour accompagner nos communautés dans le Web3".
"Nos 125 000 collaborateurs pourront potentiellement apprendre de cette expérience"
Aidé de la direction de l'innovation, le pôle marques de Michelin a depuis plus d'un an lancé un chantier d'acculturation et de vulgarisation de ces technologies au sein des différents départements de l'entreprise avant de présenter le projet Michelin3xplorer Club aux incubateurs et au comité d'innovation du groupe. Un travail de fond qui atteste de sa résolution à s'inscrire durablement dans cette culture, selon Christiane Zelus, global brand manager du groupe. "Ce n'est pas qu'une affaire de communication, et encore moins de l'opportunisme. Notre objectif avec cette création de club Michelin3xplorer Club est d'explorer et construire avec notre communauté, sans oublier les 125 000 collaborateurs du groupe qui peuvent potentiellement apprendre de cette expérience et développer ce projet dans la continuité."
Conseillé par l'agence Bulldog dans cette entreprise, Michelin s'est entouré de spécialistes du Web3, comme Zealy (ex-Crew3, solution d'animation de communautés) pour la gestion des canaux de communication, et Exclusible pour la gestion technique. Pour le groupe, il s'agit aussi de se présenter sous un jour nouveau. "C'est une bonne opportunité pour Michelin d'être au contact de nos consommateurs : les utilisateurs de nos pneus ont le plus souvent affaire à des distributeurs et en ce qui concerne le Guide Michelin, nous certifions chefs et restaurants mais n'avons que très peu de contacts directs avec leurs clients. Nous aurons désormais la possibilité d'interagir avec nos clients et les impliquer dans l'évolution de la marque Michelin", renchérit Teo Bertrand.
Ce club Michelin, qui promet des expériences luxueuses tels la soirée de lancement du Guide Michelin ou l'accès au centième anniversaire des 24 heures du Mans, sera donc accessible aux possesseurs d'un des 5 000 NFT à l'effigie du célèbre Bibendum, une fois n'est pas coutume revisité spécialement à cette occasion par le studio Goeland. Des versions animées pourraient même être conçues. "On le sait, c'est difficile de toucher à Bibendum mais s'il a traversé les âges, il a parfois pu changer d'allure. Avec Guillaume Gosselin (co-responsable du projet, ndlr), nous voulions vraiment pouvoir montrer un Bibendum, une icône planétaire, comme il n'a jamais été vu", poursuit Téo Bertrand.
Malgré un contexte compliqué pour les collections de NFT, avec des volumes de mints et transactions au plus bas depuis le mois de janvier d'après la firme Nansen, Michelin mobilisera les moyens nécessaires pour assurer la pérennité de ce projet, au-delà des seules recettes liées à la collection (environ 800 000 euros, au prix actuel de l'ether et en cas de vente intégrale) : "Notre logique n'est pas financière. Nous avons un budget alloué en interne, sans même parler de l'éventuel gain pécunier du mint", assure Téo Bertrand. "Notre objectif est de rapprocher nos communautés, les accompagner dans cette découverte du Web3 et nous ferons le nécessaire pour répondre à leurs attentes".