NFT : les Français plus inspirés que les entreprises

Quelle utilité réelle et concrète les Français attendent-ils des NFT aujourd'hui et demain ?

Un an après la hype, le Web3 est-il vraiment mort comme l’annoncent certains des oracles de la tech mondiale ? Face à la chute de près de 95% du volume d'échanges des NFT en moins d’un an et le pivotage des investissements vers les IA génératives, il serait aisé de déclarer comme nulle et non avenue l’ère de la tokenisation du monde.

Une chose est sûre, la hype a changé de camp. C’est une bonne chose. C’est le signe que c’est le bon moment pour se poser la seule question qui compte et de réfléchir aux mutations profondes à l’œuvre. Quelle utilité réelle et concrète les Français attendent-ils des NFT aujourd’hui et demain ?

Une étude Razorfish France x 20Minutes qui a interrogé 1000 Français âgés de 18 et 50 ans nous permet ce recul. La première bonne nouvelle c’est que la majorité d’entre eux sont optimistes quant à l’avenir NFT. Qui l’eut cru ? Tout en nous mettant en garde contre un monde tout numérique, ils sont 70% à se déclarer curieux voire enthousiastes à leur sujet, alors même que seuls 8% déclarent avoir utilisé des NFT. 

Ils envisagent même des usages très précis. Exit l’art digital et les collectibles procurant statut et avantages exclusifs. Ces NFT qui ont tenu le haut du pavé médiatique depuis 2021 sont les usages qui suscitent le moins d’intérêt aux yeux des Français. 

Les tokens sont en revanche plébiscités quand il s’agit de répondre à la défiance qui parfois encombre l’espace digital et plus largement la sphère économique. En effet plus de 40% des Français se déclarent « très intéressés » par la possibilité qu’ils offrent de sourcer l’origine et les composants d’un produit, tracer la provenance ou la destination d’un flux financier, authentifier l’origine d’une information ou l’historique d’un bien de seconde main, ou bien certifier qu’un objet n’est pas une contrefaçon. 

Garantir la transparence. Faciliter la deuxième vie des produits. Booster les dons. Sécuriser les données et l’information. Autant de bénéfices d’utilité économique et politique pour une société qui cherche à retisser du lien et de la confiance. 

L’autre information de taille que l’étude révèle, c’est la forte appétence des Français à pouvoir acheter ou posséder à plusieurs un bien d’équipement coûteux, voire un bien immobilier. Le bien devient accessible à l’achat, plus sécurisé en cas d’imprévu (chacun paie selon sa responsabilité) et exit les intermédiaires. 

Les NFT proposent ainsi une alternative à l’économie de l’usage, une troisième voie entre le dit vieux monde de la possession individuelle et la nouvelle économie du partage où l’achat est exclu.

Enfin, un tiers des Français trouvent « très intéressante » l’opportunité offerte par les NFT de participer à des projets qui comptent à leurs yeux, rémunérateurs de préférence – mais pas seulement. Témoignage supplémentaire d’une société qui a soif de comprendre, participer, contribuer. La promesse d’une plus grande horizontalité sociétale n’est pas encore tenue à grande échelle, mais la volonté de l’obtenir ne faiblit pas. 

Les Français sont créatifs et appellent les entreprises à l’être également. Le besoin est exprimé, la technologie existe. Des NFT pas uniquement pour des happy few mais pour améliorer la vie de tous. Les entreprises ont toute la matière pour s’emparer de ces nouveaux usages à impact positif. N’inventer que les services qui font du bien à la société serait même la condition sine qua non pour compenser le volume gigantesque d’électricité que ces NFT requièrent pour être inscrits dans la blockchain.