Cryptos : l'effet papillon de FTX se prolonge en France
Les dommages collatéraux de la chute de l'empire FTX se ressentent de plus en plus sur le territoire français. Le 16 novembre dernier, Grégory Guittard, directeur de la publication du Journal du Coin, confirmait sur les réseaux sociaux la débâcle du Trading du Coin, société estonienne de trading proche de la publication française (les deux entités sont partenaires commerciales et partagent des actionnaires), dont les clients auraient perdu environ dix millions d'euros. Le service louait en effet une solution de trading automatisé pour FTX. Or, les clients n'ont pu retirer à temps leurs fonds de la plateforme fondée par Sam Bankman-Fried. Par ailleurs, le Trading du Coin proposait aussi une formule de gestion de patrimoine : les pertes de cette clientèle représenteraient la moitié des dix millions d'euros évoqués, selon nos confrères de The Big Whale.
"Le partenariat entre Nortia et Coinhouse n'est pas remis en cause"
Dans le même temps, la plateforme française Coinhouse suscite également de l'inquiétude depuis l'annonce le 17 novembre dernier de la suspension de ses services de livrets crypto, due au défaut d'une de ses contreparties Genesis, victime de la défaillance de FTX. Six jours plus tôt, le dirigeant de Coinhouse, Nicolas Louvet, tenait pourtant des propos rassurants. Interrogé par le JDN sur cette confusion, Coinhouse se défend : "Nous ne nous sommes pas mépris, le contexte évolue et nous nous adaptons en fonction. Nous avons communiqué sur le fait que nous supporterions l'impact de la défaillance de FTX, alors même que les crypto-actifs sont soumis aux risques propres des contreparties. Nous avons été informés mercredi 16 novembre après-midi que cette faillite impactait à présent d'autres contreparties de nos Livrets. Nous n'avons eu d'autre choix que de constater le défaut de ces contreparties, et leur impossibilité de restituer à ce stade les crypto-actifs qui leur ont été confiées, ce qui nous contraint à suspendre les retraits dans les Livrets ainsi que, par précaution, les investissements." Pour le moment, Coinhouse se refuse à évoquer le montant du préjudice en raison de "paramètres encore changeants".
Sur les réseaux sociaux, Nicolas Louvet minimisait ce jeudi 24 novembre l'impact de cette situation en qualifiant cette offre de livrets d'"activité mineure et isolée". Hasard du calendrier, la veille de la suspension de ce service, Coinhouse annonçait un partenariat avec Nortia, plateforme de solutions de gestion de patrimoine, pour mettre à disposition des conseillers de gestion et leurs clients ce type de produits d'investissements. D'après le PSAN, cette association "n'est pas remise en cause".