10 personnes interpellées pour l'enlèvement de David Balland, cofondateur de Ledger
Mardi 21 janvier, au petit matin, au croisement du Cher, de l'Indre et de l'Essonne, David Balland, cofondateur de l'entreprise de cryptomonnaies Ledges, et sa compagne ont été enlevés à leur domicile à Vierzon (Cher). Selon la procureure de Paris Laure Beccuau, les conjoints ont été "aussitôt séparés et conduits en des lieux différents". Les kidnappeurs ont alors contacté un autre cofondateur de Ledger pour exiger une rançon, qui a prévenu la gendarmerie. "Dans le cadre de la négociation dirigée par les gendarmes, une partie de la rançon a été versée. La presque totalité de ces cryptomonnaies a été tracée, gelée et saisie", a indiqué la magistrate ce jeudi 23 janvier au soir lors d'une conférence de presse au tribunal judiciaire de Paris.
Séquestration et mutilation
Les investigations et une première interpellation ont "très rapidement" permis d'identifier le lieu où était séquestré David Balland, à Châteauroux (Indre). Le GIGN est intervenu le mercredi 22 et a libéré David Balland, après l'interpellation de deux personnes, qui a été hospitalisé "en raison d'une mutilation infligée à la main". Les enquêteurs ont interpellé une quatrième personne dans la nuit, avant de libérer la compagne de David Balland jeudi en début d'après-midi, "alors qu'elle se trouvait ligotée dans un véhicule à Étampes" (Essonne). "Elle ne souffrait pas de blessures physiques, mais elle sera prise en charge médicalement à l'issue de son audition en raison du traumatisme subi", a ajouté la procureure. Six nouvelles interpellations ont eu lieu. En tout, dix personnes, neuf hommes et une femme, âgés de 20 à 40 ans, sont en garde à vue. La plupart sont connues de la justice pour des faits de droit commun mais pour des faits en lien avec la criminalité organisée.
D'abord confiée au parquet de Bourges, l'affaire est maintenant sous la charge de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco). "Les investigations se poursuivent afin d'identifier l'ensemble des acteurs de l'organisation criminelle. Une information judiciaire sera ouverte demain des chefs d'enlèvement et séquestration en bande organisée, avec ordre de remplir une condition, accompagnée d'actes de torture ou de barbarie, ainsi que d'extorsion avec arme", a conclu la procureure, rappelant qu'ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité.
Soulagement
Eric Larchévêque, autre cofondateur de Ledger, a partagé sur X son "immense soulagement" et sa "profonde joie" de savoir que son "ami David et sa femme ont été libérés". "J'adresse mes sincères remerciements et mon respect aux forces de l'ordre, avec une mention particulière au GIGN, pour leur travail exceptionnel et leur dévouement". Pascal Gauthier, PDG de Ledger, a également exprimé sur X son "profond soulagement". 230 gendarmes issus des sections de recherche de Bourges et de Paris ont été mobilisés, de l'Unité nationale cyber ainsi que du GIGN. La procureure de Paris a salué "la remarquable mobilisation de la gendarmerie nationale" ainsi que "le sens des responsabilités" des journalistes qui ont "bien voulu maintenir le silence sur les faits [dans un] souci de la préservation de la vie humaine", alors que la libération des deux victimes était en cours.