ENQUETE 
Accès alternatifs : les expérimentations Wi-Fi et satellite se multiplient
Le couplage des technologies satellite et Wi-Fi, comme alternative à l'accès ADSL, est une solution de plus en plus répandue. Mais son coût la rend difficilement reproductible à petite échelle. Retour sur les expérimentations de France Télécom et de la commune du Montet.   (31/08/2004)
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Accès via satellite et Wi-Fi : les signaux sont transmis par satellite et captés au moyen d'une parabole. Un terminal composé de la parabole et d'un boîtier réseau est relié à une borne Wi-Fi par un câblage. Le Wi-Fi est alors utilisé pour le raccordement final des utilisateurs : les usagers peuvent se connecter dans un rayon de 100 à 300 mètres autour de la borne Wi-Fi.
L'équipement : parabole satellite pour la station terrienne, borne Wi-Fi installée sur un point haut et équipement client composé d'une antenne individuelle et d'une carte Wi-Fi.
 
Parabole satellite au Montet
 
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Nombre de zones couvertes en Wi-Fi en France : une centaine (hors hotspots) .
100 à 300 mètres : distance maximale entre l'usager connecté et la borne Wi-Fi.
 
Modem retenu par France Télécom pour l'expérimentation WiFi à La Cavalerie
© Christophe Falgayras / France Télécom
 
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Antenne relais WiFi sur le toit de la salle des fêtes, La Cavalerie
© Christophe Falgayras / France Télécom

Les zones résidentielles, couvertes partiellement ou non par l'ADSL, se tournent de plus en plus vers des solutions couplant Wi-Fi et satellite bi-directionnel pour accéder à l'Internet haut débit. Il est vrai que cette technologie est séduisante car elle permet la desserte de petits groupes d'utilisateurs sur un territoire non équipé en infrastructures filaires. Ici, tout transite par le satellite qui fournit la liaison haut débit partagée entre les utilisateurs situés à proximité des bornes Wi-Fi qui servent de relais.

Fort de ce constat, France Télécom s'est emparé de cette solution afin de remplir ses engagements dans le cadre de son programme "le Haut Débit pour tous". L'opérateur historique a ainsi lancé une série d'expérimentations qu'il a entièrement financées, sur neuf sites (La Cavalerie, Méaudre, Neulise, Moustier Ste-Marie, Vernou-en-Sologne, Saint-Mamet, Estables, Romagne et Champagné-St-Hilaire), afin de tester cette technologie et d'en "finaliser le domaine d'emploi". Le résultat est une offre baptisée "PackSurf Wi-Fi", qui sortira en octobre 2004. En attendant, France Télécom répond aux appels d'offres des collectivités par des solutions sur-mesure.

Le Conseil général de l'Allier et la commune du Montet, 500 habitants, n'ont pas, pour leur part, attendu l'opérateur français pour disposer du haut débit. Cette initiative, lancée en 2003, a été portée par le Conseil général en partenariat avec la commune. Celui-ci a monté un projet conforme au protocole de l'ART, pris en charge le coût de l'infrastructure (20.000 euros) à 50 %, et fait financer le reste à 25 % par la FEDER (Fonds européen de développement régional) et 25 % par la FNADT (Fonds national d'aménagement et de développement du territoire). Enfin, c'est la société Equal qui a fourni la connexion à haut débit, tandis que l'installation a été réalisée par la société Ineo Infracom.

Le premier objectif de ce chef-lieu de canton, le plus petit de France, était de valider la faisabilité technique de la formule. Verdict de Patrice Lamy, chef de projet à l'aménagement numérique du territoire au niveau du département : "Cela fonctionne bien, mises à part quelques micro-coupures." Le débit atteint 1024 kb/s en montant, et 128 kb/s en descendant.

Le deuxième objectif était de mesurer la reproductibilité du modèle. Sur ce point, Patrice Lamy exprime clairement ses réserves. "On ne peut pas reproduire cette expérimentation. Premièrement en raison de son coût : pour monter une antenne, l'investissement est de 15.000 à 20.000 euros. Deuxièmement, pour des raisons géographiques : il suffit d'être derrière un mur ou un rideau boisé pour être non éligible. Enfin, le fait que le débit soit mutualisé entraîne des risques de monopolisation de la bande passante par quelques utilisateurs non respectueux de leurs voisins." Et selon Patrice Lamy, le constat de non reproductibilité est le même dans toutes les communes qui ont testé la technologie satellite, même si elles ne veulent pas l'avouer.

C'est pourquoi, à la fin de son contrat qui arrive a échéance à la fin du mois d'octobre 2004, Le Montet a décidé d'opter pour l'ADSL de France Télécom. Alors que 10 abonnés étaient concernés par l'expérimentation satellite (leur nombre avait été volontairement limité), 10 % de la population s'est déjà raccordée à l'ADSL pour le même prix, à savoir 30 euros par mois.

Le bilan de France Télécom est sensiblement différent. Alors qu'il équipait une trentaine d'utilisateurs par commune en moyenne, dont 60 % de particuliers et 40 % d'entreprises, l'opérateur a mieux géré la problématique de partage de la bande passante car il a pu réaliser les investissements nécessaires. "Pour la gestion des heavy users, qui utilisent le peer to peer, il a fallu mettre en place des mécanismes de priorisation des flux afin d'assurer l'équité au niveau du village", explique Jean-Pierre Savi, responsable du pôle marketing produit pour les collectivités locales chez France Télécom.

Si, à la fin de la période d'expérimentation, conclue pour un an renouvelable six mois, l'ADSL n'est toujours pas disponible dans la commune, France Télécom maintiendra son service en réexaminant les conditions financières. A l'heure actuelle, quand l'opérateur répond à un appel d'offres, l'investissement pour la collectivité locale est compris entre 15.000 et 40.000 euros.

Il semble toutefois que le couplage satellite Wi-Fi ne soit pas la panacée. "Nous travaillons aussi sur le Wimax, qui offre plus de couverture et un meilleur débit que le Wi-Fi", déclare Jean-Pierre Savi. A grande échelle, France Télécom envisage par ailleurs de devenir multi-technologies. Même son de cloche au conseil général de l'Allier qui doit annoncer en septembre le nom du délégataire retenu pour aménager le département. "Il sera multi-technologies", affirme Patrice Lamy.

Les autres volets de l'enquête
Les expérimentations Wi-Fi et satellite se multiplient (31/08/2004)
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Raphaële KARAYAN, JDN
 
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