ANALYSE
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Le téléchargement musical légal peine à trouver sa rentabilité
Le marché du téléchargement de musique s'est consolidé autour de l'offre iTunes. Mais cette homogénéité entrave la rentabilité à court terme. Les différents acteurs imaginent des stratégies différentes.   (29/08/2005)
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 Virgin Mega
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Apple
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Après la course effrénée des grands acteurs l'an passé pour s'octroyer une part du marché français du téléchargement légal, l'offre commerciale s'avère aujourd'hui relativement homogène d'une plate-forme à l'autre. En matière de prix tout d'abord, du fait d'un alignement bon gré, mal gré sur l'offre tarifaire d'iTunes. Mais également en ce qui concerne le modèle de vente, ou de solutions de paiement. Cependant, les origines variées des acteurs du marché leur imposent des stratégies bien différentes à l'avenir, puisqu'ils peinent encore à mettre en place un modèle économique leur permettant de rentabiliser leurs investissements technologiques.

Top 4 des plates-formes de téléchargement musical en France
Plate-forme
Actionnaire
sites
Chiffres-clés
Article JDN
Universal
ecompil.fr
300.000 titres au catalogue, 60.000 titres vendus par mois, 450.000 visiteurs uniques par mois*.
Fnac
fnacmusic.com
NC
Apple
apple.com/itunes/store
1,5 million de titres au catalogue, 500 millions de titres vendus dans le monde, 50 millions en Europe**.
Virgin Stores, Lagardère Active
virginmega.fr
700.000 titres au catalogue, 400.000 titres vendus par mois, 1,2 million de visiteurs uniques par mois***.
* 4ème trimestre 2004 - ** juin/juillet 2005 - *** août 2005
Sources : Journal du Net avec les éditeurs, 2005

L'arrivée d'iTunes en juin 2004 a eu l'effet d'un rouleau compresseur sur le marché français du téléchargement musical qui décollait à peine. Dans son sillage, les prix de 0,99 euro par titre et 9,99 euros l'album ont été définis en tant que tarifs de base du service de téléchargement de Fnac Music, qui a été lancé en septembre 2004. Virgin Méga s'est elle aussi alignée sur ce prix, contre 1,19 euro auparavant. De même, pour ces deux plates-formes, le modèle de vente au titre a primé sur les différentes offres qui avaient été testées par chacun des deux disquaires français dans des versions antérieures.

Pour simplifier l'offre, Fnac Music a opté pour l'achat à l'unité, associé à un système de pack spécial à destination de ses adhérents. Il en va de même pour Virgin Méga qui avait débuté en 2003 avec des packs de dix titres à télécharger en partenariat avec MPO. Seule la plate-forme E-compil, pionnière en France, laisse la possibilité à ses clients, en plus de la vente à l'unité, d'opter deux types d'abonnements de six mois, à 8 ou 15,5 euros pour bénéficier de tarifs plus économiques.

Ce choix d'un modèle de vente au titre a impliqué la résolution du problème de micro-paiement en ligne. Sur ce point également, l'ensemble des acteurs a développé une panoplie de solutions relativement homogènes d'une plate-forme à l'autre. E-compil avait pour sa part résolu la question par le biais d'un système audiotel et d'un forfait sans engagement qui permet à l'internaute de créditer son compte d'un certain nombre de titres. Les distributeurs de musique ont développé un système équivalent via le principe de la carte prépayée vendue en magasin. Virgin Mega propose également le paiement via SMS et Kiosque Ma ligne qui reporte le coût sur la facture France Télécom. En outre, la plate-forme d'Appel propose le paiement via un compte iTunes, ainsi que des prélèvements mensuels.

Cependant, la conséquence principale de cette uniformisation autour de l'offre iTunes porte sur la question de la rentabilité de ces plates-formes qui coûtent très cher en termes d'investissement technologique. Si Virgin Mega affirme pouvoir garantir sa rentabilité en 2008, les autres acteurs ne se prononcent pas. La question ne semble d'ailleurs pas se poser pour Apple, dont le service musical a avant tout vocation à promouvoir les ventes de son baladeur numérique iPod.

Le statut d'E-compil est également un peu différent, car appartenant à la maison de disque Universal. Toutefois, pour Fnac Music et Virgin Mega, en tant que distributeurs de musique, la difficulté de rentabiliser leur service se pose de manière plus cruciale. C'est pourquoi Virgin Mega tente de négocier auprès des maisons de disque une réduction de la marge qu'elles prélèvent sur les téléchargements musicaux.

Face à cette difficulté de rentabilisation de leurs services, les différents acteurs mettent en place des stratégies différentes. En effet, Fnac Music mise sur la renommée de sa marque, sur la complémentarité avec son offre en magasin, et teste le marché du téléchargement de films. De son côté, Virgin Mega favorise le développement de tous types de services de téléchargement, ainsi que son offre de prestations sous marque blanche. E-compil vise, quant à elle, une forme de spécialisation de son offre en termes de gestion éditoriale par le développement d'un réseau de partenaires. Enfin, iTunes semble viser la création d'un véritable portail multimédia, grâce à la nouvelle fonctionnalité de podcasting.

Outre l'apparition prévisible de spécificités stratégiques selon les plates-formes, les différents acteurs ont également un gros challenge à relever : convaincre les internautes, notamment les plus jeunes, que la musique en ligne se paie. Le piratage via le peer-to-peer est une pratique encore commune. Une solution d'autant plus choisie par certains internautes que les catalogues des plates-formes légales sont loin d'être exhaustives, malgré l'enrichissement de l'offre au cours de cette année. L'absence d'artistes d'un catalogue de téléchargement incite les internautes à privilégier le système du peer-to-peer pour se les procurer. Une situation qui prive encore les plates-formes d'une forte croissance des ventes.

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Malgré cette absence de rentabilité, jusqu'alors, et le piratage, le secteur attire toujours plus de nouveaux acteurs. L'arrivée sur le marché français d'acteurs américains, tels que Yahoo Music Unlimited ou Napster, est susceptible de bouleverser ce secteur encore émergeant. D'autant plus que ces derniers proposent des abonnements à partir de 5 dollars et permettent le téléchargement illimité de titres en streaming. Dans cette optique, E-compil lancera une nouvelle version en septembre qui offrira notamment un pack de cinquante titres et Virgin Mega prépare pour la fin de l'année une offre d'abonnement.

Solveig Emerard-Jammes Sommaire e-Commerce
 
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