Où en est le secteur de la vente en ligne de vin ? Une forte barrière à l'entrée

D'après Bernard Le Marois, on trouve environ 200 sites de vente de vin. Un se créerait tous les mois, un disparaîtrait aussi tous les mois : sites marchands de propriétés, sites de niche... Pourtant, d'après Grégory Bressolles à BEM, "il existe plus de sites qu'on ne le croit qui dépassent le million d'euros de chiffre d'affaires mais ne le disent pas".

"Rouge-blanc a plus de 10 ans, il a une vraie légitimité sur le marché"

Des acteurs tels que Rouge-blanc et Vin-malin arrive ainsi à tirer leur épingle du jeu. "Rouge-blanc a plus de 10 ans, il a une vraie légitimité sur le marché", explique ainsi Grégory Bressolles. D'après Bernard Le Marois, "Vin-malin a mis de gros moyens pour entrer dans le marché. Ce qu'ils font est très réussi." Le second peut d'ailleurs s'enorgueillir de dépasser les 100 000 visiteurs uniques mensuels et d'être le quatrième e-marchand de vin en audience.

Pourtant, de l'avis du directeur général de Wineandco, la barrière à l'entrée est trop importante pour permettre l'arrivée de nouveaux acteurs parmi les leaders du marché. "Il faudrait investir entre 20 et 40 millions d'euros rien qu'en marketing pour arriver dans le tiercé de tête. Il est facile de créer un site, mais très difficile de se faire connaître." Raison pour laquelle le dirigeant juge que la croissance du marché, estimée à 35 % par an, devrait principalement profiter aux leaders.

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Rouge-blanc.com © DR

Chez 1855, Emeric Sauty de Chalon ne croit pas non plus à l'arrivée d'un nouveau leader : "La barrière à l'entrée est constituée de la marque et du marketing, mais aussi du savoir-faire spécifique lié à Internet en matière de logistique et de système d'information." Atteindre une taille critique signifie en effet obtenir suffisamment de bouteilles à bon prix, bénéficier d'un réseau logistique de qualité et enfin s'assurer une présence suffisante sur Internet.

Les effets de la crise pourraient donc se faire sentir sur les sites spécialistes qui n'ont pas un positionnement fort. "Un site de niche ou de propriété a toujours moins de coûts qu'un magasin, et peut toujours survivre", tempère toutefois Grégory Bressolles.

"Il est facile de créer un site, mais très difficile de se faire connaître"

Peut-être aussi une raison pour laquelle des réseaux comme Lavinia - également présent en Espagne - ou Nicolas ne considèrent pour l'instant le canal Web que comme une activité complémentaire, voire suspecte de cannibalisation de leurs points de vente.