Paiement électronique : l'essor des tiers de confiance Cards Off sécurise toute la chaîne de l'achat

CardsOff propose une solution de sécurisation des transactions, de la validation du panier jusqu'à la livraison. "Fin 2008, 86 % des paiements en ligne étaient réalisés au moyen d'une carte bancaire", constate Philippe Mendil, PDG de la société. Craignant la fraude, ce sont pourtant un tiers des internautes qui renâclent à utiliser leur carte bancaire sur le Net. D'où l'idée de CardsOff : "Avec notre solution, les acheteurs n'utilisent pas de carte bancaire pour payer et ne fournissent pas non plus d'informations personnelles comme leur nom ou leur adresse e-mail au site marchand", ajoute son directeur technique Denis Gaultier.

D'abord, l'abonné s'inscrit à la communauté de confiance CardsOff. Il donne son nom, ses adresses de livraison et une autorisation de prélèvement. Lorsqu'il achète sur Internet, il n'a qu'à fournir son pseudo et dire qu'il souhaite être livré "à la maison". CardsOff réserve l'argent du client et une fois reçu le feu vers de la banque, donne ordre au marchand de procéder à la livraison. Le livreur lit avec son PDA le badge RFID qui a été donné à l'utilisateur pour valider la livraison. CardsOff récupère cette preuve irréfutable de livraison et déclenche le paiement du site marchand. (Appartenant au réseau interbancaire suisse, CardsOff est déjà partenaire avec toutes les banques françaises.)

site internet de cardsoff
Site Internet de CardsOff © DR

CardsOff peut donc se présenter non comme une simple société de paiement, mais comme un tiers capable de sécuriser l'ensemble des acteurs de la chaîne : l'acheteur particulier ou professionnel, le marchand, leurs banques et le logisticien.

"Notre modèle économique est à l'envers de ce qui se fait aujourd'hui, explique Philippe Mendil. Nous ne prenons pas de commission. Nous réduisons les coûts d'encaissement de nos clients, qui peuvent récupérer jusqu'à 1,6 % de leur volume d'affaires grâce à la sécurisation du process d'achat." Les sites marchands prennent des abonnements mensuels de 20 à 250 euros, auxquels s'ajoute un forfait fixe de 0,20 euro par transaction. Côté acheteur, l'abonnement au service s'élève à un euro par mois.

"Créé en 2005, le service n'a été lancé que fin 2008 après beaucoup de R&D et d'analyses marketing", note Philippe Mendil. Or aujourd'hui, toute la difficulté consiste évidemment à convaincre les e-commerçants d'adopter cette solution de paiement. A ce jour, CardsOff a signé des partenariats avec une dizaine de sites marchands et 500 personnes environ sont abonnées en tant qu'acheteurs. "C'est encore peu, mais nous venons juste de lancer la commercialisation", se rassure Denis Gaultier, qui vise une cinquantaine d'e-commerçants partenaires d'ici fin mars, 330 d'ici fin 2009... et 513 000 consommateurs abonnés d'ici la fin de l'année.

La société, qui est en train de déployer la solution de sécurisation logistique permettant de garantir l'irréfutabilité de la livraison, travaille de plus sur une quatrième levée de fonds qui soulagerait ses besoins en capitaux. Toutefois, la crise économique forcera peut-être CardsOff à se satisfaire d'un tour de table inférieur aux 8 à 15 millions d'euros initialement escomptés.