L'e-commerce français en croissance de 10,5% au 2ème trimestre

L'e-commerce français en croissance de 10,5% au 2ème trimestre Tandis que les sites leaders se contentent de ventes en hausse de 3%, les marketplaces et le m-commerce continuent d'enregistrer de fortes progression, annonce la Fevad.

La croissance de l'e-commerce français s'est établie à 10,5% au 2ème trimestre 2014 d'après la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui présentait ces chiffres en ouverture du salon E-Commerce Paris ce 23 septembre. La Fevad évalue en effet à 13,3 milliards d'euros le total des ventes en ligne réalisées pendant la période, contre 12,1 milliards un an avant. La croissance ralentit donc encore un peu plus. Elle s'élevait encore à 16% au 2ème trimestre 2013, à 14% au 3ème, à 12,5% à Noël et à 11% au 1er trimestre 2014.

Le nombre d'achats réalisés sur Internet progresse pour sa part plus rapidement, affichant une hausse de 13,5% au 2ème trimestre 2014. Quant au panier moyen, son effritement se confirme, puisqu'il perd 3% en un an pour tomber à 82 euros. Phénomène largement compensé par l'augmentation de la fréquence d'achat (+7%), qui aboutit à un montant moyen dépensé par acheteur de 488 euros au 2ème trimestre, contre 472 euros un an plus tôt. Le nombre de site marchands actifs atteint pour sa part 147200 fin juin, soit 15% de plus qu'un an avant.

3% de croissance seulement chez les sites leaders

Les sites leaders de l'e-commerce français ne progressent cependant pas au même rythme que le marché. L'indice iCE40 de la Fevad, qui mesure la croissance à périmètre constat d'une quarantaine de grands sites hors Amazon, a ainsi vu leur chiffre d'affaires ne s'accroître que de 3% entre les 2èmes trimestres 2013 et 2014, soit autant qu'au trimestre précédent. Des performances qui demeurent honorables dans un contexte de stagnation de la consommation de détail : la Banque de France évaluait à -0,1% l'évolution des ventes de produits industriels hors auto au 2ème trimestre.

Remarquons néanmoins que si l'on retirait de l'iCE40 les locomotives Cdiscount et Vente-Privée.com, qui conservent des croissances à deux chiffres sur des chiffres d'affaires supérieurs au milliard d'euros, celles de leurs concurrents ne seraient sans doute pas bien hautes... ni même positives! L'e-commerce BtoB affiche de son côté une hausse de ses ventes de 8%, niveau qu'elle n'avait pas atteint depuis bien longtemps. A l'inverse, les sites d'e-tourisme du panel restent en recul de -1%.

M-commerce et marketplaces pèsent de plus en plus lourd

Les deux canaux de vente enregistrant les plus fortes progressions sont le mobile et les marketplaces. Les ventes sur mobile et tablettes des sites de l'iCE40 s'envolent de 52% entre les 2èmes trimestres 2013 et 2014 (contre 76% au 1er trimestre) et représentent en moyenne 14% du chiffre d'affaires de ces sites.

Côté places de marché, les grands sites marchands de l'iCE40 font le plein. Les ventes qu'y réalisent les marchands tiers bondissent à nouveau de 36% au 2ème trimestre (après 41% au 1er trimestre). Elles pèsent désormais 20% du volume d'affaires de ces e-commerçants, une part multipliée par deux en 2 ans.

La mode, en plein transfert vers Internet

Placé sous les projecteurs à la rentrée, le secteur du textile et de l'habillement en ligne affiche enfin de très beaux résultats. D'après la dernière enquête IFM, plus de 4,4 milliards d'euros ont été dépensés en ligne dans ces catégories au cours des 12 mois écoulés entre juillet 2013 et juin 2014. Au premier semestre 2014, les ventes en ligne de mode sont en croissance de 13%, à comparer à un marché offline stagnant à 0,6%. Internet, qui représentait moins de 2% du secteur début 2006, compte aujourd'hui pour 14,6% de l'ensemble des dépenses d'habillement des Français. Une progression particulièrement marquée sur le segment de la mode pour adultes. Les articles les plus achetés en ligne sont la lingerie féminine et les dessous pour homme (19% et 17,5% des ventes respectivement), devant les petites pièces de dessus pour homme et pour femme ainsi que le prêt-à-porter enfant (plus de 15% en valeur).

Les bonnes affaires continuent à attirer les consommateurs : les prix de l'habillement femme acheté sur Internet sont 6% inférieurs à la moyenne du marché, rabais qui s'élève à 10% sur l'habillement masculin. Les écarts de prix par rapport au marché s'amenuisent toutefois d'une année sur l'autre. D'autant que d'autres segments se caractérisent au contraire par des prix supérieurs au marché, à commencer par l'enfant (+7%), du fait de la faible présence en ligne de l'offre non alimentaire des hypermarchés. En moyenne, la lingerie féminine et les dessous masculins sont également plus chers sur Internet, où l'importance des marques est plus prégnante.