Faire réparer ses appareils gratuitement hors garantie même 20 ans après l'achat, c'est possible
Lorsque le lave-linge refuse soudainement de démarrer ou que le réfrigérateur rend l'âme, la première réaction est bien souvent de regarder la date d'achat. Passé l'échéance de la garantie commerciale, une forme de résignation s'installe : il faudrait payer la réparation ou remplacer l'appareil. Pourtant, la protection des acheteurs ne s'arrête pas à la promesse du vendeur ou du fabricant. En France, la loi prévoit des garanties peu connues qui couvrent de nombreux cas de dysfonctionnements.
Ce que beaucoup ignorent, c'est que la garantie commerciale, parfois d'une durée inférieure à deux ans, n'est qu'une des options. Mais en réalité, deux autres garanties prévues par la loi s'appliquent automatiquement à tous vos achats, que le vendeur les mentionne ou non : la garantie légale de conformité et la garantie des vices cachés.
La garantie légale de conformité protège l'acheteur contre tout défaut qui empêche le bien de fonctionner comme prévu ou qui ne correspond pas à ce qui était annoncé lors de la vente. Elle concerne tous les biens neufs, mais aussi d'occasion, et s'impose à tous les professionnels. Par exemple, si votre aspirateur tombe en panne deux ans après l'achat, même si la garantie commerciale du magasin n'est valable qu'un an, vous pouvez exiger une réparation, un remplacement ou un remboursement, sans frais supplémentaires. Le vendeur ne peut pas s'y soustraire et doit agir dans un délai raisonnable, généralement sous 30 jours. Cependant, il existe une autre garantie prévue par la loi et qui permet un remboursement intégral voire une indemnisation jusqu'à 20 ans après l'achat.

En effet, il est fréquent qu'un appareil présente un défaut non perceptible immédiatement, parfois après plusieurs années d'utilisation normale. Ici intervient la garantie des vices cachés, un dispositif redoutablement protecteur pour le consommateur. Cette garantie s'applique si, après achat, un défaut se révèle et rend l'électroménager inutilisable ou fortement diminué dans son usage. Ce vice doit exister au moment de l'achat, mais peut se manifester bien plus tard. Dans ce cas, l'acheteur dispose de deux ans à compter de la découverte du vice pour engager la procédure, et ce, jusqu'à vingt ans après la date d'achat. Autrement dit, même un appareil qui a rendu l'âme au bout de cinq, dix, voire quinze ans peut potentiellement être remboursé si le défaut remplit les critères de la loi.
Pour actionner la garantie des vices cachés, il faut prouver l'existence du vice : devis, attestations d'un réparateur, voire expertise indépendante, sont des moyens de constituer votre dossier. Une fois le défaut établi, le consommateur peut choisir de rendre l'appareil contre remboursement intégral. Il peut aussi décider de le garder en obtenant une réduction du prix. S'il est démontré que le vendeur connaissait le défaut, une indemnisation supplémentaire est envisageable, laquelle pourra permettre à l'acheteur lésé de financer les réparations nécessaires.