Pierre Fersztand (BNP Paribas) "Accompagner le développement de l'e-commerce est pour nous un axe prioritaire"

BNP Paribas s'est engagé à soutenir financièrement les PME. Le responsable de sa ligne d'activité cash management détaille la façon dont la banque accompagne les sociétés de l'e-commerce.

JDN. Comment se concrétise le soutien de BNP Paribas au secteur de l'e-commerce ?

Pierre Fersztand. Nous avons annoncé en septembre notre engagement en faveur des PME et de l'économie réelle, sous la forme d'une enveloppe de 5 milliards d'euros qui sera répartie sur 40 000 projets d'ici fin 2010, à raison d'un milliard par trimestre. Pour ce qui concerne les sociétés de l'e-commerce, nous leur réservons un traitement particulier. Il s'agit en effet d'un secteur qui évolue très vite, les business models qui marchent bien à l'étranger nous apprennent par exemple beaucoup. C'est la raison pour laquelle nous faisons examiner les projets par un spécialiste de l'e-commerce en plus du processus classique d'examen des projets déposés. Plus largement, nous sommes convaincus du développement de l'e-commerce. L'accompagner constitue pour nous un axe prioritaire.

 

"Plusieurs aménagements permettent aux e-commerçants de se sentir à l'aise dans notre dispositif d'aide"

Comment se passe cette candidature pour les sociétés de l'e-commerce ?

Le candidat dépose son projet sur Bnpparibas.net ou en agence. Notre spécialiste de l'e-commerce lui téléphone dans les 48 heures pour bien comprendre le projet voire l'affiner. Cet expert est d'ailleurs en contact avec la Fevad, dont il lui arrive de solliciter l'avis. Le projet rentre ensuite dans le schéma classique adopté pour les autres dossiers : nous procédons à l'analyse de risques et examinons le business case. Un rendez-vous en face à face avec un spécialiste du financement conclut le process, avant décision finale de notre part.

 

En dehors de ces apports de financement, vous comptez également intervenir au capital de certaines sociétés...

C'est le deuxième volet de notre soutien aux PME. Notre filiale BNP Dev prendra de façon minoritaire des parts du capital de sociétés dont le chiffre d'affaires dépasse 10 millions d'euros, qui n'existent que depuis quelques années et enregistrent une forte croissance. Là encore, à la décision générale de la banque s'ajoutera, pour les sociétés e-commerce, la décision de notre spécialiste du secteur. Comme 10 millions d'euros représentent un chiffre d'affaires très important pour l'e-commerce, nous avons décidé d'abaisser ce seuil à quelques millions d'euros pour ce secteur. Autrement dit là encore, nous avons tenu à réaliser des aménagements pour que les e-commerçants soient à l'aise dans le dispositif. 50 millions d'euros sont pour l'instant affectés à ces prises de participation, qui d'ici douze mois seront portées à 150 millions d'euros.

 

Vous vous adressez également aux sites marchands à travers Merc@net, votre plate-forme de paiement en ligne sécurisé. Comment évolue cette offre ?

En plus des règlements par cartes bancaires et privatives, Merc@net sait aujourd'hui gérer les paiements par débit des comptes Paypal des acheteurs et proposer des facilités de paiement sous forme de crédits Cetelem. De plus, nous investissons régulièrement pour améliorer nos offres. En 2010, nous lancerons deux innovations autour du paiement en devises.

 

"Notre plate-forme de paiement en ligne Merc@net proposera bientôt la gestion du paiement en devises"

En quoi consisteront-elles ?

Tout d'abord, nous allons proposer la gestion du paiement en devises. Par exemple, un site français qui désire une plate-forme unique pour toute l'Europe pourra par exemple disposer d'un compte en euros, d'un compte en livres et d'un compte en francs suisses. Cette offre multipays, en particulier destinée aux sites ayant l'ambition de se développer dans plusieurs pays d'Europe en y créant des filiales autonomes, inclura également la gestion dans chaque pays des contestations, des rejets, des impayés... Notre deuxième offre permettra aux internautes à l'étranger de payer dans leur propre devise : BNP Paribas fera le change et créditera le site marchand en euros.

 

Quel bilan tirez-vous du 3DSecure ?

En ce moment, nous menons une étude marketing sur ses avantages et inconvénients. En substance, le 3DSecure a l'avantage de garantir le paiement au site, mais s'il n'est pas parfaitement conçu, il ralentit le processus d'achat et peut décourager l'acheteur. Nous voudrions donc le rendre plus fluide tout en conservant cette sécurisation des moyens de paiement.