Le marketing viral se base
sur le bouche-a-oreille, "un concept vieux comme le monde" s'amuse Emmanuel Vivier,
fondateur de l'agence Culture Buzz. Il parait pourtant loin le temps du tout
premier concept viralisant innové par Hotmail en 1998. Durant la période de
test de la messagerie gratuite, les internautes avaient la possibilité d'inviter
des amis à devenir membre, via l'envoi d'un e-mail comprenant un lien hypertexte.
Depuis,
les techniques se sont diversifiées et les nouveaux canaux de diffusion du bouche-a-oreille
sont plus variés. Un des moyens les plus répandus est aujourd'hui la vidéo virale,
sorte de sketch qui passe de boîte mail en boîte mail. Pourtant, comme l'explique
Carl de Mari, directeur conseil de l'agence Buzz Lemon, "réaliser un mini film
sympa avec deux personnes, une caméra et un canapé ne suffit plus".
Ce
genre nouveau a fait fureur au début, mais aujourd'hui le public destinataire
est plus critique et donc plus difficile à surprendre, les agences doivent
alors redoubler d'imagination et d'originalité pour proposer des campagnes qui
sortent du lot. Hugues Cholez, responsable développement de l'agence Labviral,
chiffre à "une sur dix" le nombre de campagnes qui se transforment en phénomène
viral. Agences et annonceurs ont pour cela inventé tout un panel de techniques
variées "qui vont bien au-delà du online et s'apparentent, pour Emmanuel Vivier,
à du 360 degrés".
Quelque soit l'outil, le ton adopté doit être volontairement
décalé. Il est important d'être anti-conventionnel et de rompre totalement avec
la philosophie de la publicité traditionnelle, centrée sur une démarche d'achat.
Pour Sophie Noël, directrice associée de l'agence Heaven, "il faut aussi réussir
à créer des interactions" entre la marque et le spectateur. Spectateur ? Oui,
car l'autre particularité du marketing viral est qu'il doit rester récréatif,
drôle, surprenant.
"Sans pour autant se déconnecter des réalités"
modère Jodouin Mitrani, directeur fondateur de l'agence Buzz Lemon, "il ne
faut pas oublier qu'avant d'être du viral, il doit rester du marketing". Pour
cela, il faut jouer sur les références des consommateurs : références aux séries
télé, aux films, à la culture Internet. C'est dans cet esprit que Buzz Lemon a
crée pour Sauter "Absolutly bien chez soi", une mini série qui affiche clairement
sa ressemblance avec la série américaine "Desperate housewives".
|
| Bande-annonce
de "Absolutly bien chez soi", une série réalisée
pour la marque de radiateurs et climatiseurs Sauter | |
L'idéal est aussi de créer un phénomène qui se prolonge dans
le temps, une sorte de rendez-vous à ne pas manquer, comme a bien su l'exploiter
la saga de Clio, dont la seconde saison est très attendue (Lire
le cas : Zoom sur la campagne " l'Affaire Twingo ", 21/06/2007).