Jean-Louis Carrasco (La Poste) "Nous dépassons la croissance de l'e-commerce en France"

Pour la rentrée, le JDN interviewe chaque jour un dirigeant qui livre ses prévisions pour le second semestre. Aujourd'hui, Jean-Louis Carrasco, directeur marketing et e-commerce de La Poste.

JDN. La Poste lance une offre e-commerce à destination des TPE. De quoi s'agit-il ?

Jean-Louis Carrasco. Historiquement, La Poste a beaucoup de solutions pour les professionnels, que ce soit le courrier, le colis express et classique, ou encore le marketing direct. Mais nous avons réalisé que ces offres étaient trop dispersées. Les grandes entreprises et les particuliers les connaissent assez bien, mais pas les TPE, les indépendants et les associations. Nous avons décidé de les regrouper dans une box e-commerce qui mise sur la simplicité. Appuyée sur la solution ePages, notre offre se veut complète, grâce à nos produits et de nombreux partenariats, et simple, avec un accompagnement important des clients. Pour les rassurer encore, notre offre - de 39,90 euros HT par mois - est sans engagement.

Quelles sont vos prévisions pour vos activités e-commerce au second semestre ?

Notre activité e-commerce, c'est-à-dire ce que vend La Poste sur Internet, est très récente et a donc connu une croissance très forte, de l'ordre de 70 % en 2008. Mais cela représente seulement entre 40 et 50 millions d'euros, un chiffre qui ne prend pas en compte cependant les services Web que nous mettons à disposition des grosses entreprises. Cette box e-commerce nous apporte un potentiel de croissance important, puisque notre cible est encore peu présente dans le commerce en ligne. Il devrait y avoir 60 000 sites marchands à la fin de l'année, contre environ 200 000 au Royaume-Uni et à peu près autant en Allemagne.

Et pour le marché e-commerce en général ?

Il se porte très bien, avec + 25 % au premier semestre, selon la Fevad. La Poste profite de ce dynamisme et dépasse même souvent ce rythme de croissance. Mais nous pensons avoir de grosses marges de progression en raison d'un manque de notoriété de nos produits. Nous allons donc travailler à les faire connaître, avec des campagnes de bannières, liens sponsorisés et aussi de campagnes dans la presse régionale. Par ailleurs, nous réfléchissons à de nouvelles déclinaisons de nos modes de livraison. La livraison doit s'adapter à tout un chacun, notamment en matière d'horaires.

 Demain, Jérôme de Labriffe (IAB France)