Ce que pensent entreprises et capitales des nouvelles extensions

Au terme de la 2e période d'appel à commentaires du programme de nouvelles extensions de l'Icann, collectivités locales, entreprises, régions ou organisations internationales se sont exprimés sur l'éventualité d'un nouvel Internet à leur nom.

Quel est le point de rencontre de Visa, Lego, Bang&Olufsen et Rockwool ? Quelle est la proximité entre la Bretagne, la Galice et l'Euskadi ? Où se retrouvent la Ville de New York, Yahoo, la Ville de Paris ou encore Tee, un internaute lambda et non moins respectable ?

Sur la page web ouverte par l'Icann pour permettre à chacun de s'exprimer sur le projet de création de nouvelles extensions et qui semble devenu le dernier endroit à la mode de l'Internet.

Pas moins de 120 réponses ont été apportés sur ce sujet qui divise le Landerneau du nom de domaine depuis que le Président démissionnaire de l'Icann a annoncé, lors du Congrès de Paris, la naissance du '.haine' ou du '.amour'.

Les réactions des internautes se situent bien entre ces deux extrêmes, à l'image du CIO, qui semble croire que l'essentiel est de ne pas participer : il menace l'ICANN de poursuites si son image ou celle du mouvement olympique venaient à être entachées par les nouvelles extensions.

Même réaction de AT&T, qui demande au régulateur d'accorder à sa marque (ainsi que d'autres enseignes globales il est vrai !) une protection particulière par le biais d'une liste de noms réservés, interdisant à tout jamais l'utilisation de la suite de lettre ATT dans une extension. On ne pourra donc pas utiliser les noms de domaine ATT.ENTION ou ATT.ORNEY, qu'on se le dise, même si l'on est Amadou Toumani Touré (ATT), président du Mali ! Les Suédois, dont les trois lettres ATT sont à la fois une conjonction et une particule, vont être bien embêtés.

Le tarif des nouvelles extensions est bien sûr un sujet largement abordé. Seul dans cette catégorie, Mr Tee suggère un tarif maximum pour les nouveaux noms de domaine, afin de ne pas voir les registres survaloriser leurs noms génériques. AMOUR.TOUJOURS devrait donc, dans cet esprit, coûter moins cher que MEETIC.AMOUR.

De leur côté, les capitales, Paris et New York en tête, soucieuses des deniers du contribuable, ont également très bien saisi tout le potentiel d'avoir leur propre extension Internet. "Nous incitons l'Icann a adopter un modèle tarifaire permettant de favoriser la création d'un nombre important de nouvelles extensions pouvant servir l'intérêt public," a indiqué la représentante de New York.

"Nous soutenons le principe de mécanismes permettant de défendre les droits de propriété intellectuelle de tiers," a indiqué Paris, dans un commentaire cosigné avec quatre autres projets de création d'extensions de villes. "Ils sont tout particulièrement importants pour des extensions de villes qui doivent d'ailleurs respecter en premier lieu les noms gouvernementaux ou régionaux."

Le besoin de protection pour les détenteurs de marques est indéniable et l'Icann l'a d'ailleurs reconnu avant même la fin de la période de commentaires en mettant sur pied un panel d'experts dont la tâche est de proposer des solutions permettant d'éviter à une société détentrice d'un droit de propriété intellectuelle de devoir se protéger en déposant préventivement son nom dans les 500, 1000 ou même 10 000 nouvelles extensions qui pourraient voir le jour demain.

Ce panel doit rendre sa copie avant la prochaine réunion de l'Icann, fin juin.