Préparer son réseau pour faire face à l’essor de la vidéo
Chaque jour, le réseau d’entreprise subit d’importantes pressions sous l’effet conjugué de la vidéo, la voix, le Cloud, les Big data, la mobilité… L’usage de la vidéo dans l’entreprise n’est pas une nouveauté, mais diverses statistiques témoignent de son développement rapide.
Ce phénomène est dû au changement des comportements sur les lieux de travail, à l’internationalisation des relations, à la meilleure qualité des contenus et à la simplification de la technologie.On considère prendre rarement le temps de visionner une vidéo au bureau. Pourtant, sans forcément s’en rendre compte, il existe bien des occasions en dehors des films d’entreprise proposés sur YouTube : vidéos de formation, démonstrations, discours de fin d’année du PDG, études de cas, visioconférences avec les collaborateurs d’autres pays… La vidéo n’est plus un accessoire valorisant et « nice to have », elle est devenue un élément de communication essentiel pour les collaborateurs, clients et autres partenaires de l’entreprise. Elle constitue même un outil idéal pour susciter des interactions régulières avec les clients. En effet, les utilisateurs peuvent désormais noter, partager et commenter la plupart des contenus vidéo. Cependant, elle reste un véritable casse-tête pour les responsables informatiques. De plus en cas de problème de performances du réseau, la vidéo est facilement incriminée, du fait de sa consommation immodérée de bande passante.
L’adoption croissante des communications unifiées
Une enquête
d’Ipamena Technologies et Easynet menée au
printemps 2013 auprès de 500 entreprises informatiques internationales (dont
100 françaises) montre que près d’un tiers d’entre elles rencontrent plus de
problèmes de performances avec les applications vidéo qu’avec n’importe quel
autre type d’application. En France, le pourcentage est de 25 % (juste
après les applications Business, à 35 %, et avant les logiciels de collaboration
comme les applications verticales à 13 % chacun).
De plus les utilisateurs
remarquent facilement les dysfonctionnements des applications vidéo car elles
impactent directement le visionnage. Ils les signalent, ce qui facilite ainsi
le suivi des problèmes de performances. A contrario, les problèmes d’e-mail sont
si courants que les utilisateurs ne prennent pas le temps d’alerter à ce sujet.
Ils prennent souvent eux-mêmes l’initiative de régler le problème en redémarrant
leur ordinateur.
Les directeurs des systèmes d’information et les responsables
informatiques ont bien conscience de l’impact soi-disant délétère des contenus
vidéo sur leur réseau. L’année dernière 46 % des répondants à l’enquête
avaient choisi de bloquer les applications vidéo, purement et simplement.
Pourtant, à l’occasion de la même enquête menée cette année, le chiffre de 46 %
est passé à 50 %.
On peut imaginer que les DSI ont pris la mesure de la place
occupée par la vidéo dans l’entreprise, ou qu’ils ont admis leur erreurs Ou
encore — ce qui serait inquiétant — qu’ils sont incapables de
restreindre le partage des contenus vidéo, face à des collaborateurs toujours
plus nombreux à utiliser leur appareil personnel au travail, notamment pour
accéder à des applications non autorisées. L’adoption croissante des
communications unifiées pourrait également être à l’origine de cette volonté
des directions informatiques de lâcher du lest en matière de vidéo.
Si la tendance se
confirme, les entreprises ne se contenteront plus d’accepter les applications
vidéo, elles les anticiperont. On peut se demander alors concrètement, quel
sera l’impact sur le réseau et quelles mesures doivent prendre les responsables
informatiques pour s’assurer que leur infrastructure peut y faire face ? Une
étude Gartner révèle que l’usage de la vidéo HD crée une énorme surcharge. Et
ce n’est qu’un début ! Tel est le cas surtout dans les entreprises qui
permettent le visionnage en HD sur un réseau étendu1.
Gartner
conseille la mise en œuvre d’une politique et de systèmes destinés à limiter ou
optimiser le trafic des données vidéo et de sauvegarde, sur réseau étendu et
dans le cloud. Les entreprises sont invitées à recourir aux VPN pour les sites
de moindre envergure et à optimiser leur réseau étendu pour réduire les
quantités de données vidéo stockées et le trafic de sauvegarde.
Connaître son réseau et le protéger
Tout l’enjeu
consiste à connaître parfaitement son réseau ! Sinon, en l’espace d’une
année, il est possible de se retrouver dépassé par le trafic vidéo. Il est donc
nécessaire de prendre le temps de mener un audit de son réseau pour déterminer
comment mieux adapter son infrastructure : identifier les applications qui
circulent, la quantité de bande passante consommée par les vidéos et leurs
performances… Cela peut sembler évident, mais il est surprenant de constater
qu’un nombre important d’entreprises ne le font pas.
L’enquête
d’Ipamena et Easynet a dévoilé qu’aux États-Unis, près de 20 % des
personnes interrogées ignoraient le nombre d’applications en circulation sur le
réseau de leur entreprise. Cette même enquête a mis en évidence la
fragmentation des mesures des performances applicatives : les chefs de
file du secteur informatique s’appuient sur des mesures élémentaires portant
notamment sur les variations, les retards et les pertes de paquets.
Inutile de tenter de régler le problème « à coups de bande passante » !
Il s’agit
plutôt de se procurer de l’intelligence réseau en temps réel, de se tourner
vers le contrôle de la qualité de service du trafic réseau pour adapter avec
précision le comportement de ce dernier et les ressources en fonction de la
demande.
Il convient de vérifier également de près les garanties de niveau de
service, idéalement au niveau des applications plutôt qu’au niveau du réseau.
Enfin, en cas de refonte de son réseau,
il peut être judicieux de mettre à niveau ses solutions de sécurité. « Les
entreprises doivent se prémunir contre les menaces en équipant leur pare-feu de
fonctionnalités de protection d’un nouveau genre car les technologies de réseau
d’aujourd’hui sont plus rapides », précise Jeff Wilson, analyste en chef
sur les questions de sécurité chez Infonetics.
En quelques étapes simples, il devient possible de préparer son entreprise à un avenir en Technicolor !