Ce que Google doit faire pour s'assurer qu'Apple Pay n'envahisse pas le monde

Ce que Google doit faire pour s'assurer qu'Apple Pay n'envahisse pas le monde Apple Pay est pour l'instant le moyen de paiement mobile qui se répand le plus vite, mais Google compte bien inverser la tendance.

Malgré une adoption plus lente que celle espérée par Tim Cook, Apple Pay reste le moyen de paiement mobile qui se répand le plus vite.

Mais Google ne se repose pas sur ses lauriers, suggère un rapport d'analyse de Barclays, et va se battre férocement contre Apple -tandis que Samsung prépare aussi sa propre offensive en direction de votre portefeuille.

Le problème clé repose dans la technologie derrière ces services de paiement mobile.

La grande innovation d'Apple a été de prendre le design des iPhone 6 et 6 Plus et de mettre à l'intérieur "un élément de sécurité intégré" -en gros, un intermédiaire qui prend votre numéro de carte bleu et le crypte pour que la caisse enregistreuse ne reçoive jamais vos vraies informations. C'est intégré directement dans le téléphone, à côté de l'antenne NFC qui effectue la transaction.

Puisque Apple a réussi à mobiliser la puissance de son entreprise pour convaincre les banques, les sociétés de cartes de crédit et les distributeurs de rejoindre le projet, cet élément de sécurité intégré est le plus soutenu par les magasins et les banques.

Google, de son côté, a lancé son service de paiement mobile en propre, Google Wallet NFC, pour les devices Android en 2012. Pour faciliter la vie des retailers, Google a choisi ce que l'on appelle l'architecture "host card emulation" : le logiciel dans le smartphone prétend être une carte, contrairement au hardware intégré qu'Apple a choisi plus tard.

L'approche de Google est plus simple à utiliser pour les fabricants de smartphones et les retailers, parce que tout est dans un logiciel que l'on met facilement à jour. Mais c'est moins sécurisé, et, plus important, ça ne marchera jamais avec les lecteurs de cartes sans contact très répandus dans les transports en commun, comme la Clipper Card à San Francisco.

Maintenant, Google Wallet permet d'insérer des éléments de sécurité intégrés, comme celui inséré dans chaque Samsung Galaxy depuis le S3. Mais il n'en a pas besoin pour fonctionner. Barclays note aussi qu'utiliser à la fois des éléments de sécurité intégrés et l'architecture "host card emulation" pourrait permettre d'assurer une meilleure sécurité qu'avec l'un des deux dispositifs seul.

Du coup, la grande question pour Google est de savoir s'il suivra le mouvement d'Apple et encouragera davantage de fabricants Android à intégrer ces éléments de sécurité intégrés -et si les fabricants de Smartphones seront d'accord.

C'est surtout une question importante au regard de l'acquisition par Google de Softcard, une plateforme de paiement mobile à l'origine détenue par Verizon, AT&T et T-Mobile pour concurrencer Apple et Google, mais qui n'a jamais été nulle part. Tous les smartphones sur lesquels Softcard a été préinstallé seront bientôt dotés de Google Wallet à la place, ce qui devrait augmenter drastiquement sa couverture. Après tout, il y a plus de devices Android que de devices Apple dans le monde.

Google part peut-être avec un handicap, mais la société lance une grande offensive contre Apple. C'est d'autant plus vrai que Google dote de plus en plus de devices de capteurs d'empreintes digitales, utilisés pour l'authentification comme le TouchID d'Apple, Nous en saurons probablement plus sur les ambitions de Google en ce qui concerne le paiement mobile à l'évènement I/O en mai.

Le joke dans l'histoire, c'est Samsung Pay, qui sera lancé cet été aux Etats-Unis et en Corée du sud. Samsung Pay utilise une technologie de paiement similaire à celle d'Apple Pay. Mais grâce au rachat par Samsung de LoopPay, Samsung Pay a quelque chose qu'aucune autre société n'a : la capacité, pour un smartphone à se faire passer pour une simple carte à bande magnétique. C'est un ajout à la traditionnelle puce NFC, et c'est toujours sans contact,. Il n'empêche, pour la caisse enregistreuse, vous venez juste de glisser votre carte magnétique.

Apple Pay est populaire, c'est sûr, mais il requiert toujours du hardware spécialisé que toutes les entreprises ne peuvent pas se payer. Alors que même la boutique d'alcools douteuse du coin de la rue devrait pouvoir accepter un paiement Samsung Pay.

Sans compter que les banques pourraient commencer à proposer leurs propres services de paiement mobile qui outrepassent tous ceux que l'on vient de mentionner, surtout sur Android où il n'y a aucune restriction pour les utiliser.

La guerre du paiement mobile ne fait que commencer. Alors que de plus en plus de gens achètent des devices qui peuvent utiliser Apple Pay, Google Wallet et Samsung Pay, ces types de paiement décollent tout juste.

Article de Matt Weinberger. Traduction : Aude Fredouelle, JDN.

Voir l'original : What Google Must do to make sure Apple Pay doesn't take over the world