Le best of 2008 des levées de fonds en France David Bitton (Wengo) : "Nous levons six millions d'euros"

La plate-forme de services vient de boucler un deuxième tour de table auprès de Neuf Cegetel et Ventech pour accélérer son développement. Son directeur général détaille sa stratégie pour atteindre la rentabilité. (14/02/08)

Vous venez de boucler votre deuxième tour de table. Comment allez-vous utiliser ces fonds ?

Ce nouveau tour de table s'élève à six millions d'euros. Neuf Cegetel, qui nous soutient déjà, a décidé de réinvestir deux millions d'euros. Nous accueillons également un nouveau fonds dans notre capital, Ventech, qui apporte quatre millions d'euros. Ces fonds vont nous permettre de continuer à développer notre plate-forme de services et de conseils en ligne, afin de devenir la référence du marché. Pour l'instant notre stratégie consiste à développer des partenariats avec des acteurs reconnus dans chaque domaine, qu'il s'agisse de sociétés de services à la personne ou de portails de commerce électronique.

Nous avons déjà signé plusieurs partenariats, notamment avec PriceMinister, CDiscount et 24h00 qui proposent depuis leur site des conseillers de qualité à nos utilisateurs. Cela permet de faire évoluer le savoir-faire de Wengo. Notre premier défi n'est donc pas d'apporter une audience faramineuse au site mais d'avoir le plus grand nombre de partenaires possibles pour élargir notre base de conseillers (3.500 aujourd'hui, ndlr.), afin de commencer à générer des transactions. Nous souhaitons enfin continuer à investir pour développer nos outils de collaboration en ligne.

Vous avez annoncé l'arrêt du développement de votre principal outil, le WengoPhone, que vous avez confié à MBDSYS. Pourquoi ?

L'objectif de Wengo dès nos débuts était de développer les moyens de communication sur Internet. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous nous étions associés à Neuf Cegetel. Nous avons donc démarré nos activités en 2005 avec ce logiciel de téléphonie sur Internet. Mais le développement rapide des offres triple play nous a montré que nous n'arriverions pas assez rapidement à générer suffisamment de revenus pour maintenir une activité pérenne. Assez vite, nous avons donc cherché un autre modèle économique plus rémunérateur, d'où l'idée de notre place de marché de services, qui constitue aujourd'hui notre unique activité. Cela étant dit, WengoPhone reste un produit auquel nous sommes attachés. Nous garderons donc un œil sur le projet. Mais nous ne développerons plus cette offre commercialement parlant, même si nous continuerons à honorer les clients qui nous ont fait confiance.

Envisagez-vous de lancer Wengo dans d'autres pays ?

C'est évidemment une perspective à laquelle nous réfléchissons. Cependant, notre premier objectif est de développer Wengo en France. Nous pensons que le marché des services sur Internet reste local. Nous devons donc d'abord nous concentrer sur un pays à la fois pour avoir la connaissance la plus fine possible de ce marché. En France, les internautes ne sont pas encore habitués à consommer du service en ligne. Les conseils qui marchent le mieux pour l'instant sont ceux qui se consommaient déjà auparavant via des services audiotel, comme la voyance. Il nous faut donc accompagner les internautes dans le temps et leur montrer tout le potentiel de notre plate-forme, afin de générer suffisamment de revenus pour atteindre la rentabilité.

Une fois que cet objectif sera atteint, nous envisagerons de lancer notre plate-forme à l'étranger, probablement d'ici deux à trois ans. L'Allemagne est un marché qui nous intéresse fortement parce que le commerce électronique y est fortement développé, surtout entre particuliers. C'est d'ailleurs l'un des marchés les plus importants pour eBay dans le monde. Alors pourquoi pas pour nous !