Hjalmar Winbladh (Wrapp) "Le service de cartes cadeaux virtuelles et sociales Wrapp va se lancer en France"

Après la Suède, le Royaume Uni et la Norvège, le spécialiste du "social gifting" Wrapp souhaite tisser sa toile en France, soutenu financièrement par les fondateurs de Skype et de LinkedIn.

JDN. Pouvez-vous nous présenter le concept de Wrapp ? 

Hjalmar Winbladh. Wrapp a pour but d'utiliser les nouvelles technologies pour aider les enseignes à générer des ventes en magasin. Du point de vue du consommateur, la solution se traduit en un site web et une application mobile qui permettent d'offrir des cartes cadeaux à ses amis, sur Facebook par exemple. La plupart des bons d'achats sont crédités d'un montant minimum offert par l'enseigne. La personne désirant offrir un cadeau complète ce montant. Une fois que la carte cadeau est postée sur le mur Facebook du destinataire, ses amis peuvent venir compléter la valeur de la carte. Il est également possible d'ajouter un email ou un SMS lors de l'envoi d'une carte. Notre objectif n'est pas de cibler uniquement les anniversaires, mais tous les événements où les internautes ont envie de dire merci à quelqu'un.

Quels sont les avantages pour les enseignes ?

Pour les marques, l'intégration à Facebook leur permet un ciblage précis en fonction de la situation géographique, de l'âge et du genre de l'internaute. Notre puissance de frappe est certainement plus forte auprès des enseignes qui ne vendent pas en ligne puisque les e-commerçants sont déjà outillés en e-marketing. Les consommateurs ont d'ailleurs plus tendances à consommer dans un magasin quand ils y rentrent avec une carte cadeau. Nous n'avons pas de coût d'entrée car les enseignes paient uniquement quand une transaction est enregistrée en magasin. Notre solution est donc un moyen pour elles de monétiser leurs stratégies sociale et mobile.

Qui sont vos partenaires français ? Où en est votre business en Suède ?

Nous annoncerons bientôt le nom de nos enseignes partenaires en France. Nous attendons d'abord d'atteindre un nombre significatif de partenariats dans différents secteurs, tant avec des grandes que les petites enseignes plus tendance. Le service sera opérationnel d'ici quelques semaines.

En Suède, notre pays d'origine, nous avons totalisé 100 000 cartes cadeaux passées en caisse sur les trois premiers mois d'activité. Au total, c'est un million de cartes qui ont été échangées par 150 000 utilisateurs sur la même période.

Comment s'opèrent le paiement des cartes et leur utilisation ?

Une fois reçues, les cartes cadeaux sont stockées dans l'application d'un utilisateur et sont présentées sous forme de code barre dans l'application mobile. Il suffit ensuite de montrer ce code barre lors du passage en caisse chez les commerçants physiques. S'il s'agit d'un e-commerçant, un code sera transmis à l'internaute. Quant aux moyens de paiement, nous proposons Visa, MasterCard, American Express et Paypal. Nous nous adaptons également en fonction des particularités locales dans certains pays, par exemple avec les carte bleues en France.

Rocket Internet vous a cloné en lançant DropGifts. Comment réagissez-vous ?

Le principal business model des sociétés lancées par Rocket Internet est de cloner des business models de sites de vente en ligne. Ils ont lancé Dropgift en Allemagne, mais au contraire de nous ils sont en concurrence des enseignes de distribution. Tout est donc une question de confiance et d'éthique. Chez Wrapp, nous ne rentrerons jamais en compétition avec nos partenaires. A l'évidence nous pourrions porter plainte contre Rocket Internet car nous avons breveté notre service. Je ne peux rien vous dire pour l'instant mais vous verrez, il risque de se passer des choses...

Au final, la question que les enseignes et les utilisateurs doivent se poser et de savoir s'ils préfèrent aller vers un service original et innovant qui a fait ses preuves ou vers la copie de ce dernier.

Quels investisseurs se cachent derrière Wrapp ?

Nous sommes soutenus par d'importantes personnalités du web, à savoir le cofondateur de Skype Niklas Zennström via le fonds d'investissement Atomico et le cofondateur de LinkedIn Reid Hoffman via le fonds Greylock Partners. Nous sommes également soutenus par l'ancien dirigeant d'H&M Fabian Manson (ils ont au total investi plus de 10 millions de dollars dans Wrapp, ndlr). Avoir ces personnalités auprès de nous répond à l'objectif d'avoir les meilleurs cerveaux du secteur et d'accéder à un réseau stratégique pour répondre à nos ambitions de croissance. L'argent n'est pas un problème pour nous. Si nous avons besoin de 50 millions de dollars, nous les lèverons. Mais pour l'instant, nous avons assez de capitaux pour financer notre croissance et notre expansion internationale.

Diplômé en finance de l'Université de Stockholm, Hjalmar Winbladh débuté sa carrière en 1990 en fondant plusieurs start-up dont Sendit qui fut plus tard rachetée par Microsoft. En 1999, il devient responsable de la stratégie Internet Mobile de Microsoft puis lance Rebtel en 2006, un fournisseur de VoIP sur mobile, qu'il dirige toujours. Il cofonde Wrapp en février 2011 avec 8 autres associés. Il est aujourd'hui dirigeant de la start-up suédoise. Hjalmar Winbladh est également business angel et a investi dans iZettle, un système de paiement pour terminaux mobiles.