L'aventure chinoise de Meetic lui coûte 18,5 millions de dollars


Meetic se retire de Chine. La start-up qu'elle avait racheté en 2006 n'a jamais décollée et aurait généré entre deux et trois millions de pertes en 2009.

Meetic abandonne le marché chinois. Après trois ans de présence locale, l'expérience du site de rencontres en Chine s'est avéré un échec coûteux. En effet, le réseau de rencontres eFriendsnet, qu'il avait racheté pour s'y implanter en janvier 2006 n'est toujours pas rentable. Pire, il lui coûte beaucoup d'argent. En 2009, Meetic évalue entre deux et trois millions d'euros le déficit opérationnel qu'aurait engendré sa filiale sur le groupe. Dans une période de crise où Meetic met l'accent sur le renforcement de ses marges, Marc Simoncini a préféré crever l'abcès et oublier le marché chinois.

L'opération est douloureuse financièrement. En 2006, Meetic, tout juste introduit en bourse, n'hésite pas à promettre 20 millions de dollars en cash pour racheter eFriendsnet à ses fondateurs. A l'époque, la société compte quatre millions de membres et réalise un chiffre d'affaires de 2,8 millions de dollars, réalisé principalement sur mobile.

A ce jour, le groupe en a déjà versé 18,5 millions de dollars. Le million et demi restant ne sera pas versé. Et pour cause, les actionnaires-fondateurs de eFriendsnet ont accepté d'abandonner la créance en échange de la reprise de la société. Une bonne opération puisqu'ils rachètent ainsi 1,5 million de dollars une société vendue par leurs soins18,5 millions trois ans plus tôt.

Meetic explique le fiasco de son aventure en Chine par les changements de conditions de marché auxquels il a dû faire face. "Affecté dès juillet 2006 par une nouvelle politique commerciale pratiquée par les opérateurs mobiles chinois rendant plus contraignante la conversion et la fidélisation des abonnés aux services mobiles, le chiffre d'affaires de la filiale chinoise s'est immédiatement inscrit en retrait", résume le groupe. eFriendsnet décide alors de devenir gratuit, mais rien n'y fait.

Les ressources publicitaires et le retournement du marché chinois avec la crise économique n'offre aucune perspective de rentabilité à court et moyen terme. Meetic, bien décidé à renforcer ses marges en arrêtant notamment de surinvestir en publicité en 2009, a donc préféré couper son "unique foyer de pertes récurrent ", dixit son fondateur.