La vente de musique en ligne grimpe de 56 % en 2009


Le marché de la musique a enrayé sa chute l'année dernière. La croissance en flèche de la vente de musique sur Internet laisse augurer de sa reprise dans les prochaines années, avec ou sans Hadopi.

La vente de musique ne ligne se porte bien. Le marché français a ainsi progressé de 56 % l'année dernière, passant de 24,6 millions d'euros en 2008 à 38,3 millions en 2009. Une hausse structurelle qui montre que la musique s'achète de plus en plus légalement sur Internet, et qui fait planer le doute sur la justification de la mise en place d'Hadopi.

Au point que le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) abandonne désormais son discours associant Internet au piratage et à la gratuité. Il évoque même un marché numérique "dynamique", dont la part sur les ventes de musique globales atteint 15 % en France contre 8 % en Allemagne. Sans riposte graduée, la France fait donc déjà bien mieux que ses voisins européens.

Le marché de la musique numérique est pourtant en baisse à cause de l'effondrement de la vente de sonneries sur mobile. Elles chutent de 41 % en 2009 à 28,7 millions d'euros. Cette conséquence logique entraînée par une évolution des usages sur mobile était attendu par les observateurs. Le Snep parle d'ailleurs de "restructuration du marché" plutôt que de régression des ventes.

Au final, le marché numérique baisse donc légèrement de 1,9 % à 75,8 millions d'euros. Le rattrapage du marché mobile est aussi permis par l'évolution des revenus liés au streaming, qui a rapporté 8,8 millions d'euros à l'industrie musicale, soit deux fois et demie de plus qu'en 2008. Un chiffre qui peut expliquer les difficultés de Deezer, le site de streaming étant le principal contributeur sur ce segment de marché.

En définitive, les ventes de musique n'ont donc baissé que de 3,2 % en 2009, à 588 millions d'euros, et a surtout bénéficié d'une croissance de 9 % au second semestre. Un signe encourageant alors que le marché avait baissé de 15 % en 2008 et de 17 % en 2007. L'industrie du disque peut donc être confiante quant à son avenir. Le marché du numérique a désormais un poids significatif pour infléchir la tendance baissière du marché physique (-3,4 %) grâce à la vente en ligne et au streaming. D'autant plus que le dégonflement de la bulle des sonneries mobile arrive à sa fin.