Pierre De Perthuis Compte Nickel "Nous allons lancer une offre pour les 12-18 ans et une pour les professionnels"

Le cofondateur du compte bancaire alternatif revient sur les enjeux qui ont accompagné le lancement média de compte Nickel et sur ses projets pour l'avenir.

JDN. Pourquoi avez-vous décidé de lancer un produit aussi disruptif que le compte Nickel, tout juste récompensé du Grand Prix de l'Excellence marketing par l'Adetem ?

Légende par défaut © S. de P. Compte Nickel

Pierre De Perthuis (Le compte Nickel). Nous avons lancé le compte Nickel en partant du constat qu'il existait une véritable carence des banques traditionnelles sur un segment de marché qui suffit à une majorité des Français : être payé et payer. Le compte Nickel propose donc une solution de dépôt et de retrait d’argent pour tous, sans conditions de ressources ni de revenus.

Alors qu'un délai de trois semaines peut s'écouler entre la prise de contact avec le chargé de clientèle et l'obtention de la carte bancaire dans une banque "normale", notre client obtiendra sa carte moins de 5 minutes après être entré chez le buraliste partenaire. Car nous ne sommes adossés à aucun établissement bancaire. En fait d’agences, le client doit s'adresser aux comptoirs des bureaux de tabac. Autre innovation majeure : l'introduction du temps réel dans la gestion du compte. Il n'y a pas de date de valeur chez le compte Nickel. En appliquant l'informatique de la téléphonie mobile à la banque, nous sommes capables de dire au client la somme disponible sur son compte à l'instant T. Pas de délai de plusieurs jours entre un paiement par carte et le retrait de la somme sur son compte. 

Quels étaient les principaux enjeux au moment de lancer cette campagne ?

La première chose à bien comprendre est que nous partions d'une feuille blanche au moment de jeter les bases de notre plateforme de marque. Cette dernière obéit à quatre valeurs cardinales que l'on retrouvera par la suite dans toutes nos prises de parole : simplicité, utilité, transparence et universalité. Il fallait construire une plateforme qui propose des outils faciles d'accès, dépourvue de tout mot compliqué ou de ces astérisques que l'on retrouve souvent dans le monde bancaire. Pas de produits inutiles ou de frais cachés. Et une égalité de traitement absolue pour tous nos clients.

Comment avez-vous fait transparaître ces valeurs dans votre communication ?

Nous n'avons pas voulu aller vers l'achat média du fait de notre statut de start-up et de nos moyens limités. Mais aussi surtout parce que nous savions qu'un produit tel que le nôtre était susceptible de se faire connaître et reconnaître via la prescription et les médias. Nous avons beaucoup misé sur les relations publiques et eu un nombre incroyable de retombées presse. Chaque lancement chez un nouveau buraliste (nous en avons près de 870) s'accompagne quasiment toujours d'un papier dans la PQR. Car, c'est notre chance, notre produit attise la curiosité. Nous avons également beaucoup eu recours aux réseaux sociaux, avec une campagne d'achat média géolocalisée à chaque nouvelle ouverture. Et des résultats probants du côté de la zone de chalandise à chaque fois visée.

Nous avons également communiqué auprès des millions de personnes qui passent tous les jours chez nos buralistes partenaires. Avec des animations en réseau, des PLV... Du marketing traditionnel en bref. Dernier corde à notre arc, la prescription de tous les organismes en contact avec notre cible : des mairies, des associations...

Pour quels résultats ?

Les chiffres vont aujourd'hui au-delà de nos espérances avec 125 000 clients et un nombre d'ouvertures qui oscille entre 400 et 500 par jour. Soit la meilleure performance dans le secteur des banques nouvelle génération... Avec beaucoup moins de moyens que certains de nos concurrents pure-players. Notre taux de satisfaction atteint les 96% là où le secteur se situe plutôt autour des 60%. Nous avons atteint un taux de notoriété spontanée de 6%. Et 63% des Français déclarent aujourd'hui avoir déjà entendu parler du concept de l'ouverture d'un compte en bureau de tabac ! 

La suite ?

La suite ce sera le lancement de deux nouvelles offres. Une pour les 12-18 ans à la rentrée et une autre pour les professionnels ensuite. Deux types d'offres qui préserveront les valeurs cardinales que je mentionnais : simplicité, utilité, transparence et universalité.