L. Kalogeropoulos (Alternative Mobile) : "François Fillon s'exprimera bientôt sur la place des MVNO en France"

François Fillon devrait s'exprimer prochainement sur les MVNO a indiqué Eric Besson le 29 avril lors d'une rencontre avec leur association, Alternative Mobile. Son délégué général fait le point sur ce marché.

Vous avez rencontré mardi 29 avril le secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, Eric Besson. Quelles doléances lui avez-vous fait ?

Nous avons évoqué un certain nombre de blocages qui font que les MVNO pèsent aujourd'hui moins de 5 % du marché du mobile contre 10 % àl'étranger. D'abord, les tarifs de gros : ils sont trop élevés pour que les MVNO puissent introduire des tarifs compétitifs. Des contraintes d'ordre contractuelles sont aussi pénalisantes. Les MVNO ne peuvent se fournir en minutes que chez un seul et unique opérateur. Ils ne peuvent donc pas faire jouer la concurrence. Par ailleurs, les clauses de préemption qui empêchent les MVNO de vendre leurs bases d'abonnés à une autre société que l'opérateur hôte limitent leur développement. Comment un investisseur peut-il investir dans un MVNO si ses possibilités de sorties sont limitées à ce point ? Comment le marché peut-il se consolider puisque les MVNO ne peuvent pas fusionner entre eux pour se renforcer ? Enfin, il existe une forte dépendance technique vis-à-vis de l'opérateur qui empêche les MVNO de lancer des services innovants.

Qu'est-il ressorti de cette réunion ?

Cette rencontre nous a rassurés sur le fait qu'enfin le gouvernement se penche sur le problème des MVNO. En ce moment, on ne parle que de la quatrième licence 3G, mais cette licence n'aura de conséquence concrète sur la concurrence que dans 2 ou 3 ans. Régler le problème des MVNO aujourd'hui permettrait d'améliorer la concurrence dans le secteur du mobile en quelques semaines. Nous sommes donc satisfaits qu'Eric Besson se soit saisi du dossier.Preuve que le gouvernement y est sensible, le ministre nous a annoncé que François Fillon s'exprimera bientôt sur la place des MVNO en France.

Les tarifs de gros sont régulés par l'Arcep, quant à vos autres réclamations, il s'agit d'engagements contractuels auxquels se sont pliés les MVNO. Qu'attendez-vous donc exactement du gouvernement ?

Certes les MVNO ont signé ces contrats. Mais à l'époque, le choix était soit de les signer tels quels, soit de ne pas devenir MVNO. On ne peut pas reprocher aujourd'hui aux MVNO d'avoir voulu exister ! Eric Besson a annoncé qu'il allait saisir les services compétents de l'Etat pour analyser ces blocages. A lui de voir comment il compte s'y prendre ensuite. Mais il nous a d'ores et déjà signifié qu'il allait en faire part aux opérateurs de ces sujets dans les discussions qu'il mène en ce moment avec eux.