Adblockers : l'IAB fait son mea culpa

Adblockers : l'IAB fait son mea culpa L'association qui rassemble les professionnels de la publicité en ligne reconnait que les abus ont favorisé l'émergence des adblockers et lance un guide pour une publicité vertueuse.

"Nous nous sommes trompé". Tel est en le message délivré par l'Interactive Advertising Bureau (IAB) et son vice-président, Scott Cunningham, dans un texte publié jeudi. Un exercice d'auto-critique comme le secteur n'en a pas vraiment l'habitude. Une confession au cours de laquelle l'institution qui représente les principaux acteurs du monde de la publicité en ligne endosse sa part de responsabilité dans l'émergence d'un phénomène qui décime aujourd'hui toute une économie : les adblockers. 

Scott Cunningham explique ainsi que dans un contexte économique miné par l'explosion de la bulle tech et l'érosion des budgets publicitaires, tous les efforts se sont concentrés sur l'optimisation du revenu chez les éditeurs et les outils d'hyper-targeting permettant de préserver les CPM. Une débauche de technologie qui a eu pour effet de ralentir et dégrader considérablement l'expérience utilisateur, tout en vidant les batteries des smartphones et tablettes. "En y repensant, notre volonté de gratter quelques centimes nous a sans doute coûté plusieurs dollars en matière de fidélité du consommateur", assène-t-il.Beaucoup se sont en effet tournés, agacés, vers les adblockers. Une récente étude publiée par Adobe et PageFair estime ainsi à près de 200 millions le nombre d'internautes dans ce cas de figure. Un cruel manque à gagner pour l'industrie publicitaire qui s'inquiète que cette minorité croissante devienne une majorité alors que les adblockers viennent de faire leur apparition sur le Web mobile d'iOS.

"Nous devons revenir à notre responsabilité initiale, procurer une expérience sûre et agréable pour quiconque veut consommer du contenu sur Internet", lance Scott Cunningham . Et d'annoncer le lancement d'un LEAN Ads program. Un programme qui s'inscrira en complément des standards publicitaires déjà érigés par l'IAB et qui doit permettre de faire émerger un nouveau type de publicités "légères, chiffrées, consenties et non-intrusives". En s'appuyant sur un débat public et les contributions des organismes de tous horizons pour traiter une bonne fois pour toute les problématiques de sur-exposition de l'internaute et de gestion de la visibilité. Libre aux éditeurs ensuite d'opter pour ce programme, de se tourner vers du payant... ou de bloquer l'accès à leurs contenus si les gens persistent avec un adblocker, explique l'IAB. Sans doute une allusion à Axel Springer.