David Bianovici (Marin Software) Marin Software lève 30 millions de dollars pour asseoir son développement international

Fondé en 2006, Marin Software revendique gérer 3,5 milliards de dollars d'investissements publicitaires. La société accueille SAP Ventures et Temasek Holdings à son capital.

JDN. Marin Software se définit comme une plate-forme de gestion de publicité en ligne, que proposez-vous précisément ?

David Bianovici. Nous avons développé une solution technologique en SaaS capable de fournir des outils de pilotage aux e-marketeurs pour leur permettre de gérer leurs achats publicitaires en CPC sur différents portails, qu'il s'agisse de Google, Bing, Yahoo, Facebook ou encore Criteo. Près de 95% de notre activité est réalisé sur le référencement et notre outil permet à nos clients de gérer et d'optimiser leurs campagnes au quotidien. Ils peuvent ainsi obtenir des indicateurs de performance plus rapidement que sur d'autres plates-formes et le réel intérêt se situe dans la gestion centralisée de l'ensemble des campagnes en ligne d'un annonceur. La solution permet donc un gain de temps de gestion de 50% au quotidien et une optimisation du retour sur investissement de 20% grâce à l'augmentation du volume de transformation et à une diminution du coût d'acquisition des prospects.

Vous annoncez une levée de fonds de 30 millions de dollars. Qui sont vos investisseurs ? Quels sont vos résultats financiers ?

Nous avons réalisé cette levée de fonds auprès de nos actionnaires historiques qui sont Benchmark Capital, Crosslink Capital, DAG Ventures et Triangle Partners. Nous accueillons également le fonds corporate de SAP à notre capital, SAP Ventures, ainsi que Temasek Holdings, un fonds d'investissement basé à Singapour. Nous restons toutefois indépendants et cela ne veut pas dire que nous envisageons un quelconque rapprochement avec SAP.

Nous ne communiquons pas sur nos résultats mais nous gérons l'équivalent de 3,5 milliards de dollars d'investissements publicitaires sur le globe. Nous nous rémunérons avec une commission qui varie de 2,5% à 4,5%. Je vous laisse faire le calcul !

Comment envisagez-vous votre développement suite à cette opération ?

Temasek Holdings nous accompagnera dans notre développement international puisque nous avons récemment ouvert des bureaux en France, en Allemagne et nous prévoyons une implantation au Japon. Nous n'excluons pas d'en ouvrir d'autres en Europe du Sud mais tout dépendra du dynamisme des marchés publicitaires. Pour 2012, nous souhaitons recruter environ 120 personnes dans le monde et intensifier le développement de nos produits. De plus en plus d'acteurs vont s'installer dans le marché du search et de la publicité sociale, comme Twitter ou LinkedIn. Nous souhaitons donc développer des solutions pour s'adapter à leur API afin de proposer à nos clients de gérer leurs campagnes depuis notre outil. L'émergence des ad exchanges laisse également supposer des développements sur ce secteur.

Vous êtes arrivés en France il y a sept mois. Qui sont vos clients ?

Nous travaillons avec des agences de publicité, des agences de référencement mais également en direct avec des annonceurs. Nous comptons entre 200 et 250 clients dans l'Hexagone comme Publicis, Netbooster, Cdiscount ou encore Lastminute. Le marché français est très dynamique et il y a une effervescence notable autour de la présence de Facebook et de l'arrivée des ad exchanges. Deux éléments qui vont forcément être bénéfiques au marché. Je suis donc optimiste pour 2012 et ce notamment au regard de nos performances de ce début d'année.

Titulaire d'une maîtrise en sciences de gestion de l'université Paris-Dauphine, David Bianovici débute sa carrière en 1992 chez Dun&Bradstreet et rejoint ensuite Netbooster. En 2004, il intègre l'agence suédoise Relevant Traffic en tant que directeur commercial puis directeur général. En 2009, il crée l'agence Metavista, filiale de Wgarden. Il rejoint Marin Software en 2011 où il prend les fonctions de directeur commercial Europe du Sud.