Frédéric Lambert (Passage Piéton) "Passage Piéton et Ubi bene généreront 4 millions de marge brute cette année"

Les deux agences fusionnent. Frédéric Lambert, le directeur général de Passage Piéton, nous explique pourquoi.

JDN. Pourquoi avoir décidé de fusionner votre agence, Passage Piéton, avec Ubi bene ?

frederic lambert
Frédéric Lambert, co-fondateur de Passage Piéton © Passage Piéton

Frédéric Lambert. Nous avons toujours cherché à présenter l'agence Passage Piéton comme une alternative aux agences de publicité, d'évènementiel et de communication traditionnelles, en pitchant sur une idée plus que sur un type de communication. C'est cette philosophie que l'on a retrouvée chez Ubi bene qui a créé en 2010, le club des créateurs d'évènements, "le Raffut", en partant du postulat qu'il était nécessaire de partir d'un métier qui existe, "l'évènementiel grand public" pour le réinventer. Egalement membre du club, nous avons découvert une agence préoccupée comme nous par l'envie de mettre la création au cœur de la réflexion, tout en décloisonnant les métiers.

Ce rapprochement doit nous permettre de porter cette vision avec, en tête, la perspective de créer des synergies entre une entité spécialisée dans les opérations grand public les plus folles, Ubi bene, et Passage Piéton, qui a su développer un savoir-faire global entre évènements et opérations digitales.

Une fusion reste quoi qu'il arrive un moment difficile à appréhender. Qu'allez-vous mettre en œuvre pour rendre l'opération indolore ?

Une fusion peut effectivement être un évènement assez violent et nous faisons d'autant plus attention à cet aspect que l'objectif de cette opération est plus humain que capitalistique. Nous allons rejoindre les équipes d'Ubi bene dans leurs locaux, d'ici fin juin. Hormis les cellules de production qui vont tout de suite être amenées à travailler ensemble, nous allons réfléchir à la structuration des équipes. Qui fait quoi ? Comment ? Que peut-on apprendre de l'autre ? Loin de nous l'idée de vouloir imposer quoi que ce soit. Nous voulons nous donner le temps de la réflexion. En cela notre fusion est différente de celle de deux agences de publicité traditionnelles qui auraient pensé au nouveau nom et positionnement de la structure avant même d'effectuer le rapprochement. 

Au contraire, nous avons besoin que le projet soit porté par tout le monde et c'est la raison pour laquelle chacun sera consulté concernant les modalités opérationnelles. Nous n'avons quoi qu'il en soit pas identifié de doublons. Notre objectif est même d'embaucher à termes. Quant au management de la nouvelle agence, il sera exercé par une direction générale collégiale composée de Vincent Quenor, Michaël Courcoux, et moi-même. La  présidence sera assurée par Thierry Reboul.
 

Qu'en est-il de vos clients ?

Nous voulons, dans la lignée de nos portefeuilles clients respectifs (Adidas, Procter & Gamble, Ikea, Fox, MTV et le Groupe Danone), séduire d'autres grandes marques, en nous présentant non plus comme une alternative mais comme le seul choix. Jusqu'alors les annonceurs pouvaient être un peu effrayés par notre positionnement. Cette opération vient le légitimer et nous allons dès début septembre orchestrer nos premières campagnes communes.

Certains clients nous ont, au contraire, dit qu'ils auraient été déçus si l'on s'était adossé à un grand groupe avec les risques que ça comporte : perte de l'identité et de la capacité à être disruptif. Les grands groupes n'ont pas notre souplesse, avec une structure pensée pour dégager de la marge brute plus que de la créativité. Notre rapprochement nous octroiera 4 millions de marge brute en 2013 et nous sommes très ambitieux pour les années à venir.

Frédéric Lambert a cofondé l'agence Passage piéton en 2005 avec Vincent Quenor après plusieurs expériences dans le monde de la communication et de la publicité. L'agence s'est spécialisée dans l'activation de marques, online et offline, en créant des contenus originaux.