Après SFR, Numericable est prêt à racheter Bouygues Telecom

Après SFR, Numericable est prêt à racheter Bouygues Telecom Toujours en train d'absorber SFR, le groupe de Patrick Drahi se dit intéressé par une acquisition de Bouygues Tel. Mais les obstacles ne manquent pas.

Numericable pourrait examiner une acquisition de Bouygues Telecom. C'est en effet ce qu'a affirmé Dexter Goei, directeur général d'Altice - la maison-mère du câblo-opérateur - qui s'exprimait dans le cadre d'une conférence sur les télécoms organisée à Barcelone par Morgan Stanley. "A l'heure actuelle, nous sommes en train d'intégrer SFR, mais si nous recevons un appel de Bouygues vendredi, alors pourquoi pas ?, a-t-il déclaré. Nous aurons cette discussion. Je serais surpris s'il n'y avait pas d'effort en 2015 pour que la consolidation en France se fasse." Et d'ajouter : "Nous nous considérons comme les acheteurs naturels [de Bouygues Telecom, ndlr]. Nous avons une importante base de revenus donc il y aurait un important potentiel de synergies".

En avril, Altice avait soufflé SFR à Bouygues Tel en convaincant Vivendi de lui céder sa filiale en échange de 13,5 milliards d'euros en numéraire, auxquels s'ajoutera un éventuel complément de 750 millions. Le rachat, qui sera finalisé le 27 novembre, fera de la nouvelle entité Numericable-SFR un fort numéro 2 français derrière Orange. Toutefois, l'endettement d'Altice est déjà important. Pour obtenir l'aval des autorités de régulation pour une acquisition de Bouygues Telecom, dont il convoite le réseau 4G, il lui faudrait donc sans doute céder certains actifs de l'opérateur.

De son côté, Bouygues Telecom subit de plein fouet la concurrence accrue sur le marché français du mobile. Martin Bouygues a cependant indiqué qu'il n'était plus vendeur. L'opérateur a certes revu à la baisse mi-novembre ses objectifs pour 2014, mais estimé que sa réorganisation lui permettrait de redevenir compétitif en 2016. En outre, l'autorité de la concurrence considérait en début d'année qu'une fusion entre SFR et Bouygues Tel ne pourrait se faire qu'en vendant le réseau de l'un des deux à Free, pour ne pas défavoriser ce dernier. Cette contrainte demeure vraisemblable aujourd'hui. Or Altice risque d'avoir du mal à trouver un accord avec le quatrième opérateur français. Non seulement leurs patrons respectifs, Patrick Drahi et Xavier Niel, se considèrent comme des ennemis jurés, mais Free, qui continue à déployer son propre réseau, voit chaque jour son intérêt diminuer pour le rachat d'un réseau clé en main.