Très haut débit : la Datar propose de réduire la facture


En utilisant une combinaison de technologies au lieu de la seule fibre optique, la Datar affirme pouvoir réduire de 30 à 18 milliards d'euros la facture de couverture à 100% du très haut débit, objectif fixé la semaine dernière par Nicolas Sarkozy.

L'objectif de couvrir l'intégralité du territoire français en très haut débit en 2025, fixé par Nicolas Sarkozy le 9 février, pourrait ne coûter que 18 milliards d'euros au lieu de 30 en n'utilisant pas la fibre optique comme seule technologie, juge la Datar. Dans un rapport d'étude sur le déploiement et le financement du très haut débit pour tous remis le 10 février à Michel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire, la délégation interministérielle à l'aménagement du territoire indique que poser les 1,1 million de kilomètres de fibre nécessaires pour relier chaque habitation et chaque entreprise coûterait 30 milliards d'euros.

Combiner des technologies complémentaires permettrait en revanche de couvrir le territoire au meilleur coût. La Datar mentionne en particulier la téléphonie mobile de quatrième génération dite "LTE". En utilisant en outre des sous-répartiteurs, la fibre optique n'aurait plus besoin de couvrir que 80 % de la population. Solution qui ne coûterait plus que 18 milliards d'euros, dont 8 milliards de financements publics.

Le président de la République a confié à Hervé Maurey une mission sur le déploiement du très haut débit, dont les conclusions sont attendues dans six mois. Le sénateur de l'Eure devra en particulier imaginer un dispositif de péréquation géographique et proposer un niveau d'intervention financière de l'Etat. En effet, sans le soutien des pouvoirs publics, la fibre ne concernerait dans cinq ans que 25 % de la population, soit uniquement les habitants des centres-villes les plus importants, affirme la Datar.

La délégation n'exclut d'ailleurs pas de compléter le financement du très haut débit par la fiscalité : "Les entreprises de jeux en ligne sont des bénéficiaires potentiels du déploiement du très haut débit et pourraient être imposées à ce titre", déclare-t-elle. Enfin, la Datar note que la co-existence de la fibre avec les offres haut-débit du réseau cuivre nuirait à la rentabilité de la première. La délégation évoque donc très prudemment la possibilité de séparer l'infrastructure et les services chez France Télécom.