Here exploitera les data des véhicules connectés d'Audi, BMW et Daimler

Here exploitera les data des véhicules connectés d'Audi, BMW et Daimler Le géant de la cartographie offrira aux usagers de nouveaux services intelligents dès 2017 et veut devenir un partenaire privilégié des constructeurs sur le véhicule autonome.

L'avenir du véhicule intelligent sera collaboratif ou ne sera pas. Telle est la conviction de Here (ex-Nokia Maps), dont l'Open Location Platform, sa plateforme de localisation mise à la disposition des professionnels de la mobilité, exploitera à partir du premier semestre 2017 les données traitées par les capteurs embarqués. "Pour la première fois dans l'histoire de l'automobile, nous allons réunir les data de constructeurs concurrents pour apporter de nouveaux services connectés aux automobilistes, quelle que soit la marque de leur véhicule, explique Bruno Bourguet, vice-président de Here en charge des ventes et du développement commercial. Les premiers à nous rejoindre seront nos actionnaires Audi, BMW et Daimler. Mais nous discutons déjà avec d'autres partenaires potentiels. Plusieurs millions de véhicules seront concernés d'ici 12 à 18 mois".

"Nous discutons déjà avec d'autres partenaires potentiels. Plusieurs millions de véhicules seront concernés d'ici 12 à 18 mois"

En plus des 80 000 différentes sources de données qu'elle intègre déjà, Here accédera à six jeux de data générés par chaque véhicule pour analyser ses déplacements et sa vitesse, ses freinages brusques, les modifications de voirie, les événements de circulation et les informations indiquées par les panneaux de signalisation, les conditions de route ou météorologiques, la perte d'adhérence des pneus, etc.

Here vise aussi les informations tierces issues des flottes et des infrastructures : "Nous sommes preneurs de toutes les informations pertinentes comme celles des transporteurs, qui roulent beaucoup et accumulent ainsi énormément de data, ainsi que les données enregistrées par les capteurs implantés dans les routes ou placés sur le bord de la chaussée, très utiles pour l'information trafic, notamment", détaille Bruno Bourguet.

Côté sécurité et respect de la vie privée, le géant de la localisation joue la carte de l'expérience : "Nous avons hérité sur ce point du savoir-faire et de la réputation de Nokia. Tout sera anonymisé. Nous n'avons pas besoin de monétiser les données des conducteurs car ce qui nous intéresse c'est d'en avoir suffisamment pour créer des services qui seront ensuite distribués sous forme de licences", assure-t-il.

"Nous ne monétiserons pas ces données car ce qui nous intéresse c'est d'en avoir suffisamment pour créer des services distribués sous forme de licences"

Des services, Here va justement en proposer quatre nouveaux à partir des données issues des véhicules connectées, combinées avec ses autres data et services de localisation : Real-Time Traffic, qui fournit des informations sur la circulation en temps réel, Hazard Warnings, qui propose des informations précises et quasiment en temps réel sur les dangers potentiels, Road Signs, qui informe sur les limitations de vitesse temporaires comme permanentes, et On-Street Parking, qui indique aux conducteurs les rues dans lesquelles le stationnement est autorisé, en précisant de quel côté et s'il est payant ou non, ainsi que des estimations de disponibilité et de temps nécessaire pour trouver une place.

"Aucun constructeur n'a le rayonnement suffisant pour créer ces services par lui-même. Il faut un certain de nombre de véhicules en circulation pour réunir le volume de data nécessaire et assurer la fiabilité des informations. Nous équipons déjà au niveau mondial 4 voitures sur 5 parmi celles qui ont un logiciel de cartographie embarquée intégré, donc notre force de frappe est très importante", affirme le vice-président de Here.

"Les API de nos cartes sont ouvertes et toutes les bonnes idées sont les bienvenues"

Pour les industriels, l'intérêt est selon lui double : "C'est une occasion pour eux d'améliorer l'expérience de conduite et la sécurité des clients mais aussi de partager les efforts d'investissement pour la voiture du futur. La représentation virtuelle, dynamique et en temps réel de l'environnement routier sera indispensable au développement du véhicule autonome et notre plateforme participera à la collaboration et à la standardisation nécessaires à son élaboration."

Et Bruno Bourguet voit encore plus loin : "Notre Open Location Platform est appelée à servir de centre névralgique non seulement pour les futurs véhicules autonomes mais aussi pour l'ensemble des systèmes de transport intelligents et la smart city, car les villes pourront aussi tirer profit de ces données. D'ailleurs les API de nos cartes sont ouvertes et toutes les bonnes idées sont les bienvenues."