Pas un centime d'argent public : c'est la condition fixée dès l'origine par Thatcher en échange de son accord à un tunnel.
La plus grande victoire de Thatcher est surtout d'avoir imposé à un Président français socialiste un financement 100% privé. Un choix irrévocable qui, pour la Dame de fer, doit démontrer la supériorité du libéralisme.
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Photo © Eurotunnel |
"C'était le prix à payer pour avoir cet ouvrage" |
Ce diktat, relayé par le ministre des Transports ultra libéral, Tony Ridley, ne semble pas avoir posé de problème de conscience à Mitterrand et aux différents gouvernements socialistes. "Thatcher n'a rien voulu savoir, alors que nous demandions une contribution publique, indique Pierre Mauroy. C'était le prix à payer pour avoir cet ouvrage. Même les banquiers ont finalement admis être capables de s'en sortir seuls". Le tunnel vaut bien une messe libérale.
Avec le transmanche, la gauche, qui a nationalisé à tour de bras, et engage des milliards d'argent public dans des grands travaux, opère-t-elle sa modernisation ? Mitterrand s'en défend. "Que les banquiers nous montrent s'ils sont capables de prendre des risques, de mouiller la chemise" : voilà ce qu'il nous disait ", explique Jean Auroux, successeur en 1984 de Fiterman au ministère des Transports. En tous cas, le
compromis de Mitterrand pèsera lourd sur le sort du futur exploitant et sur celui des actionnaires.
Copyright Marc Fressoz - "Le scandale " - Le Scandale Eurotunnel - 2006