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| Photo © Eurotunnel |
Plusieurs banques françaises sont non seulement à l'origine des augmentations de capital, mais aussi prêteuses d'Eurotunnel et conseils auprès des particuliers boursicoteurs.
L'activisme du réseau bancaire pour placer des titres à tour de bras auprès de sa clientèle, est inversement proportionnel à la confiance qu'il met dans l'entreprise. Sur la place de Paris, peu d'acteur misent sur Eurotunnel. "Nous n'y avons pas cru. Je me souviens d'un conseil d'administration où nous avions débattu d'Eurotunnel. Nos prévisions, sans appel, démontraient que le coût de construction n'était pas réaliste" glisse un responsable de la BEI, la Banque européenne d'investissement, aujourd'hui en poste à Paris.
Ce qui n'empêchera pas la banque des Etats européens de prêter au total plus de 13 milliards de francs à Eurotunnel à un taux exorbitant. Seule certitude, les banques fondatrices, du moins en France, mangent à tous les râteliers : le Crédit Lyonnais, la BNP et Indosuez, toutes actionnaires d'Eurotunnel, sont également chefs de file de la première augmentation de capital. Une aubaine qui leur permet de se partager, avec la Caisse des dépôts et le Crédit agricole les deux autres établissements participants à l'opération en France, un gâteau de 415 millions de francs de commissions (
). Et dans le registre de la confusion de genres, les trois Françaises ne sont pas en reste : avec leurs homologues britanniques (la Mid Bank et la Nat West), elles
figurent également parmi les chefs de file des prêts, sources de belles commissions.
Copyright Marc Fressoz - "Le scandale " - Le Scandale Eurotunnel - 2006
