En cas de Brexit, l’immobilier parisien bénéficierait d’un regain d’intérêt des capitaux étrangers

La sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne pourrait avoir des répercussions économiques et financières de poids, notamment dans le secteur de l’immobilier de prestige.

Une tension sur le marché

Jusqu’à la fin de l’année 2015, le taux de change avantageux permettait aux Britanniques d’acquérir pour 1 000 000 £ des propriétés d’environ 1 400 000 € en Europe, et donc de réaliser des investissements particulièrement intéressants. Certains experts avancent que la livre sterling approcherait de la parité avec l’euro en cas de Brexit, réduisant ainsi considérablement le pouvoir d’achat des Britanniques achetant en France.

Les entreprises aussi seraient touchées par cet éventuel Brexit : avec des perspectives de baisse du PIB de l’ordre de 6% dans l’éventualité d’une sortie de l’Union Européenne, elles pourraient être susceptibles de revoir leurs masses salariales à la baisse. Les plus fragiles devraient même avoir à se séparer de leurs salariés, constituant ainsi un effet secondaire de la sortie du pays de l’Union Européenne. Cette perspective instaure chez les investisseurs anglais des incertitudes quant à la pérennité de leurs emplois.

Enfin, la question fiscale inquiète les investisseurs – actuels ou futurs : c’est à ce niveau que le plus de changement est à prévoir. En effet, les Britanniques propriétaires de biens en France sont actuellement assujettis à une taxe sur les revenus locatifs de 20% et une autre sur les plus-values immobilières de 19%, tandis que la France impose aux propriétaires non ressortissants de l’Union Européenne une taxe sur les revenus locatifs de 33% et une autre sur les plus-values immobilières également de 33%.

En cas de Brexit, 6 à 9 mois de négociations d’accords bilatéraux sont à anticiper, définissant la nouvelle fiscalité imposée aux propriétaires anglais en France. Toutefois, dans ce laps de temps, l’attentisme des investisseurs créerait une chute vertigineuse des acquisitions immobilières de clients anglais en France.

Et tandis que les Anglais seraient les plus affectés par une éventuelle sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, le secteur immobilier local français serait également impacté (constructions, notaires, agences immobilières et à terme, recettes fiscales). Comme au moment de la crise des subprimes en 2008, les zones les plus touchées en France par cette chute des investissements seraient les Alpes et le Sud de la France, destinations privilégiées des Anglais.

Le Brexit : une situation profitable à certains

Pour les investisseurs internationaux, Londres perdrait également de son attractivité. La dévaluation de la livre sterling – considérée comme une valeur refuge – associée aux différentes mesures destinées à éviter de créer une nouvelle bulle immobilière, inciteraient les investisseurs étrangers à se détourner de Londres, en faveur d’autres capitales telles que Paris, Madrid ou encore Berlin.

Ainsi, en cas de Brexit, la demande augmentant à Paris les prix immobiliers devraient suivre le même cours dans les années à venir, assurant de bonnes perspectives de plus-values immobilières.

En cas de "Bremain", le marché observerait une recrudescence du nombre d’acquéreurs d’Outre-Manche achetant en France, notamment dans les zones touristiques comme les Alpes et le Sud de la France. La Livre Sterling ayant de grandes chances de voir sa valeur augmenter temporairement de 10% à 15%, il s’agirait d’une aubaine pour les investisseurs, pour qui les acquisitions en France repartiraient de plus belle.