En 2021, le syndic de copropriété doit être plus réactif, proactif, digital et serviciel

Sur le plan de la transformation des usages et des méthodes, le monde de la copropriété a gagné 10 ans en quelques mois. Le premier confinement a accéléré la législation dans ce domaine, rendant notamment possible la tenue des assemblées générales en visio, ainsi que le vote par correspondance. Des sujets que les syndics nouvelle génération, souvent plus digitalisés que leurs aînés, souhaitaient faire avancer depuis plusieurs années déjà.

Si cette évolution intervient dans un contexte morose, elle préfigure l’avenir d’un syndic plus réactif et numérique. Certes, les gestionnaires sont amenés à être moins présents physiquement, mais ils disposeront en contrepartie de plus de temps pour faire avancer les sujets. Une évolution qui contribuera au développement de nouveaux services et d’une plus grande collaboration au sein des copropriétés

Vers un modèle de copropriété plus collaboratif

La crise sanitaire a montré un autre visage de la copropriété. La relation entre copropriétaires notamment a beaucoup évolué ces derniers mois sur la dimension du "vivre ensemble". Si les échanges physiques se sont raréfiés entre voisins, confinement oblige, l’entraide a été omniprésente. Les familles se sont organisées entre elles pour gérer l’école à distance, des voisins ont fait les courses pour les plus âgés, du troc de services s’est mis en place… Une situation très paradoxale : alors même qu’ils se voyaient moins, les copropriétaires se sont rapprochés.

Cette nouvelle solidarité qui s’est installée au sein des copropriétés préfigure sans doute un modèle plus collaboratif, à l’instar de nombreux secteurs où celui-ci fait déjà ses preuves avec des services comme BlaBlaCar. Le monde de la copropriété doit s’engager dans cette voie et formaliser sa réflexion sur ce sujet. Il y a là un véritable challenge à relever pour les syndics, qui doivent favoriser la mise en place de mécanismes permettant de créer, d’entretenir et d’animer ces communautés.

Les nouvelles technologies dessinent l’avenir de la copropriété

Le sujet des nouvelles technologies s’est lui aussi invité plus sérieusement dans les discussions. La crise sanitaire a donné du poids à la pertinence des nouvelles possibilités qui s’offrent désormais aux copropriétaires. Ceux dont les syndics sont les plus avancés technologiquement ont vite compris tout l’intérêt qu’il pouvait y avoir à payer leurs charges en ligne, à gérer les sinistres à distance, mais aussi à accéder à la comptabilité de la copropriété en ligne et à tenir les assemblées générales en visio. Ces nouveaux usages ont confirmé leur intérêt et il est difficile de penser que ceux qui les ont testés puissent revenir en arrière.

Cette nouvelle façon de communiquer avec son syndic, plus digitale, rejoint les nouvelles habitudes de consommation qui se sont installées dans la société ces dernières années. Désormais, les copropriétaires souhaitent la même instantanéité dans le dialogue. Lorsqu’ils sollicitent leur gestionnaire, ils attendent de lui une grande réactivité. Des délais de réponse, par courrier postal, dépassant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ne seront demain plus envisageables ni compréhensibles. 

Se positionner comme un véritable partenaire des copropriétaires

En parallèle, le rôle du gestionnaire va forcément évoluer : moins de présence physique, mais plus de services. De cette disponibilité accrue doit découler une plus grande proactivité. Actuellement, il est rare que le gestionnaire intervienne de son propre chef sur la renégociation des contrats-cadres de la copropriété, alors que la réglementation l'y oblige. Il ne le fait bien souvent qu’à la demande des copropriétaires. Demain, il doit montrer qu’il peut jouer un rôle clé dans l’optimisation des budgets en prenant l’initiative de demander de nouveaux devis, en challengeant les fournisseurs historiques pour réaliser des économies substantielles. Les outils de pilotage des bâtiments en temps réel pourront également être d’une grande aide pour contrôler et agir sur les dépenses énergétiques des copropriétés.

Cette proactivité passe également par des sondages réguliers auprès des copropriétaires, afin de connaître leur degré de satisfaction sur telle ou telle prestation. Ils permettront au gestionnaire de prioriser les actions à mener et d’être force de propositions lors des assemblées générales. Enfin, le syndic a intérêt à constituer autour de lui un réseau de prestataires (plombiers, peintres, électriciens…), capables d’intervenir en urgence sur un problème dans les parties communes. Celui-ci pourra être mis à la disposition des copropriétaires pour leurs parties privatives, dans une dynamique plus servicielle.

Tous ces sujets sont encore beaucoup trop peu adressés par le monde du syndic, alors qu’ils semblent incontournables pour apporter de la valeur ajoutée à nos métiers. Ce sont pourtant eux qui permettront à la copropriété de devenir un acteur urbain essentiel dans les domaines du logement et du mieux vivre ensemble.