La carte musique jeune est lancée

La carte musique jeune est lancée Ce nouveau dispositif, financé à 50% par l'Etat, est doté d'un budget de 25 millions d'euros sur deux ans. Il doit inciter les 12-25 ans à acheter de la musique en ligne.

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L'Etat veut favoriser les ventes de musiques en ligne. Mais dans quel but ? © Copie d'écran du logiciel iTunes d'Apple

On se rapproche du vrai départ pour la carte musique jeune. Un premier décret est paru au journal officiel cette semaine, et ce jeudi 28 octobre, le lancement de l'offre a été officialisé au ministère de la Culture. Ce dispositif cherche à aider les vendeurs de musique en ligne et à promouvoir la consommation de musique en ligne auprès des jeunes de 12 à 25 ans.

La mesure est limitée à une seule utilisation par personne et par an, et doit permettre aux bénéficiaires de disposer d'un bon allant jusqu'à 50 euros sur des plates-formes de téléchargement de musique en ligne. Sur ces 50 euros, la moitié aura été payée par le consommateur, l'autre moitié sera financée par l'Etat. Un dispositif pour le moins étrange, justifié par Nicolas Sarkozy comme un moyen de "réhabituer les jeunes à acheter ce qu'ils écoutent".

L'aide sera donc limitée à 1 million de cartes musique par an, et engage les éditeurs "lorsque l'offre est principalement composée de musique de variété" à mettre en avant sur la page d'accueil de leur site les oeuvres en langue française. Bien entendu, les plates-formes de vente en ligne de musique devront être labellisées Hadopi pour pouvoir bénéficier de cette offre.

Autre limite pour les éditeurs, il faudra être installé (au moins une filiale) dans l'Union Européenne ou les pays de l'espace économique européen pour en bénéficier. Un éditeur ne pourra recevoir au maximum que 5 millions d'euros d'aides pour éviter un phénomène de concentration trop important.

L'offre ne sera pas valable pour des sites montés par un seul artiste car le décret exige que l'offre dispose de "catalogues de plus de cinq auteurs, artistes-interprètes ou leurs ayants-droit, et de plus de trois producteurs de phonogrammes". Pour bénéficier de ces offres en tant que consommateur, il faudra passer par le site officiel de la carte musique jeune, disponible à cette adresse.

Tous les sites de vente de musique en ligne devrait profiter un peu de cette aubaine financière, notamment la FNAC, Amazon, iTunes, Virgin... Les plus petits (Starzik, Qobuz, Airtist...) pourront-ils décoller grâce à ce mécanisme ? Le gouvernement espère en tous les cas que ce nouveau levier (qui intervient après le mécanisme de sanction de la commission Hadopi) va permettre à l'industrie de la musique de réaliser davantage de chiffre d'affaires, moyennant une aide temporaire.

Il reste pour le moins étonnant qu'un secteur de l'économie soit ainsi renfloué par les fonds de l'Etat sans réelle contrepartie. D'autre part, le montant alloué étant particulièrement faible (25 euros par personne et par an, limité à un million de cartes par an), il n'est pas certain que cette mesure produise un effet, et surtout comme tout secteur de l'économie aidé, il est peu probable que la croissance générée soit durable.

A noter l'initiative du site Qobuz qui a cette occasion va jusqu'à tripler le bonus, c'est à dire que moyennant 25 euros de votre poche, vous pourrez acheter pour 75 euros de musique en ligne sur leur site. Une belle promotion, même si il est regrettable que ce genre d'offres soit financé par l'impôt public.