Reprendre une entreprise Trouver la perle rare

Définir son projet

Le repreneur n'a généralement pas une idée précise de l'activité qu'il souhaite exercer, c'est d'ailleurs pour cela qu'il se penche vers la reprise plutôt que la création d'entreprise. Ce n'est pas pour autant qu'il faut être prêt à se lancer dans n'importe quelle aventure. Pour trouver la perle rare, commencez par définir vos envies, sans vous freiner. Réfléchissez ensuite aux connaissances que vous pouvez mobiliser (bien connaître une région, un secteur ou ses acteurs peut être un atout non négligeable). A ce stade, il ne faut pas se brider et explorer toutes les voies possibles.

Ensuite, frottez-vous à la réalité du marché : "j'ai surtout répondu à des annonces dans des bases spécialisées, explique Didier Chambaretaud. Privilégiez celles qui annoncent visiblement la date de publication de l'annonce et qui sont remises à jour régulièrement car le timing est important. Il ne faut arriver ni trop tôt ni trop tard."

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Avoir les moyens de ses ambitions

Soyez très réaliste quant à vos capacités de financement. Inutile d'investir du temps et de l'argent à examiner des dossiers que vous ne pourrez pas financer. Dressez l'inventaire de votre patrimoine et évaluez son degré de liquidité. "Le système des prêts relais, que l'on utilise pour acheter une maison lorsque la première n'est pas encore vendue, n'existe pas pour les repreneurs d'entreprise, regrette Didier Chambaretaud. Il est utile de faire appel à un véritable conseiller patrimonial, qui pourra vous définir un système ad hoc." Quitte à changer de banque, si la vôtre est un peu frileuse ou ne dispose pas des compétences nécessaires.

Par la suite, sachez que vous aurez besoin d'apporter entre 30 % et 40 % de fonds propres pour obtenir un crédit. Vous devrez en outre, bien entendu, convaincre votre banquier de votre projet et le rassurer.

Etudier plusieurs dossiers

"Il faut se faire les yeux", plaisante Didier Chambaretaud. Autrement dit, rencontrer plusieurs cédants afin de se faire progressivement une idée et rétrécir son spectre de recherche. "En règle général, lorsqu'on tombe sur un projet intéressant, on se concentre complètement dessus. Je pense qu'il est bon de suivre plusieurs dossiers en même temps."

"Un dossier à négocier prend environ 6 mois"

Inutile de perdre trop de temps en calculs compliqués et analyses de ratios superflues : parfois, une simple rencontre suffit à se rendre compte que l'entreprise à vendre ne correspond pas à ce que l'on recherche. "J'ai étudié 60 dossiers dont 15 en détail, raconte Didier Chambaretaud. Pour ces derniers, j'ai rencontré plusieurs fois le dirigeant, j'ai fait appel au syndicat professionnel et à des experts afin de connaître le marché. Pour les autres, je me suis contenté d'une analyse rapide des chiffres et d'une conversation poussée au téléphone ou d'une visite de l'entreprise. Pour le dernier dossier, celui que j'ai finalement gardé, j'ai en plus fait réaliser un audit juridique et fiscal."

Se fixer un délai

La recherche de l'entreprise idéale peut prendre du temps, il est d'ailleurs déconseillé de se précipiter. Cependant, cette activité n'étant pas rémunérée, il est préférable de se fixer un délai au bout duquel on réenvisagera le bien-fondé du choix fait de reprendre une entreprise. "Sachant qu'un dossier à négocier prend environ 6 mois une fois que l'entreprise est trouvée, je me suis accordé un an et demi pour atteindre mon objectif. Cela me permettait de vivre des allocations chômage sans entamer mon capital, réservé à l'acquisition", détaille Didier Chambaretaud.