Se lancer dans la franchise : les règles d'or Etudier en détail les documents précontractuels

Le développement de la franchise dans les années 1970 et 1980 ne s'est pas fait sans abus de la part de certains franchiseurs. D'où un renforcement réglementaire en 1989 avec le vote de la loi Doubin, intégrée au Code du commerce. Cette loi impose la remise au candidat, au moins vingt jours avant la signature de tout contrat, d'un DIP (Document d'information précontractuelle). Le franchiseur lui fait alors parfois signer une clause de confidentialité.

Le réseau doit y livrer un certain nombre de données sur sa société (parcours du dirigeant et historique du réseau, informations liées à la protection de la marque, résultats des deux derniers exercices...), sur les relations avec les autres partenaires (listes des franchisés, turnover sur l'année et raison des départs...), sur le contrat proposé et sur le marché. Attention sur ce dernier point : "le DIP n'oblige le franchiseur qu'à fournir un état du marché et non une étude de marché", souligne Patrice Hubert. Il serait donc peu prudent de s'en contenter, l'étude n'étant pas prospective. Sans compter le risque que le franchiseur ne présente la mariée plus belle qu'elle n'est.

Par ailleurs, il est indispensable de rencontrer un ou plusieurs franchisés déjà en place, pour avoir un retour terrain à confronter aux discours officiels. Retrouver d'anciens franchisés pour connaître les points faibles du réseau est toujours possible à condition de faire preuve de discernement face aux réponses : s'ils ont été exclus, ils pourraient manifester un ressentiment peu objectif. Enfin, l'existence de quelques établissements exploités en propre par la tête de réseau peut être très rassurante. Ces succursales seront utilisées comme des magasins pilotes dans lesquels seront testées les nouveautés et garantissent que la direction reste en contact avec l'exploitation quotidienne du concept.