Juger sa rémunération insatisfaisante ne suffit pas. Encore faut-il savoir quelle augmentation demander. Une règle d'or : rester réaliste. Cela demande quelques recherches en amont sur les pratiques de l'entreprise. Se renseigner auprès de ses collègues est un exercice assez délicat dans les pays comme la France où la question du salaire est perçue comme taboue. Néanmoins, échanger avec ses collègues proches comme avec la direction des ressources humaines permet de se faire une première idée. La DRH donnera également des informations sur les grilles de salaires qui peuvent exister.

 

Une règle d'or : rester réaliste sur le montant de l'augmentation demandée
 
Une règle d'or : rester réaliste sur le montant de l'augmentation demandée © Getty
 

"Il est important de rester en veille sur les rémunérations pratiquées dans son secteur et son métier, rappelle Béatrice McCallum. On trouvera ces informations assez facilement par une recherche sur Internet." Des guides de salaires existent pour certains métiers ou certaines branches professionnelles. L'expertise de cabinets de recrutement pourra éventuellement aider un salarié à se situer. Il faudra ensuite adapter ces données à son propre contexte. Quel est l'état de l'offre et de la demande sur son métier ? Quelle est la santé de son entreprise ? Est-elle présente à l'international ? Dans ce dernier cas, par exemple, un profil rare en France peut se révéler courant à l'étranger, ce qui limitera d'autant les leviers de négociation.

Pour garder votre crédibilité dans la négociation, il est par ailleurs bon de faire le point en amont sur les différents compléments de salaire dont vous disposez : une assurance santé complémentaire, un plan d'intéressement, un dispositif d'épargne salariale, des titres restaurant, un téléphone mobile professionnel voire une voiture de fonction constituent en effet des à-côtés non négligeables que l'employeur peut mettre en avant pour justifier un salaire inférieur.

A partir de ces recherches, tout est une question de stratégie. "Comme dans toute négociation sur les prix, il faut demander plus pour obtenir ce que l'on souhaite", note Philippe Guittet. Laisser à l'interlocuteur la possibilité de ramener à la baisse les prétentions du collaborateur permet de transformer l'échange en un accord "gagnant-gagnant". Tout en prévoyant néanmoins le niveau en dessous duquel on n'est plus prêt à négocier son salaire. Enfin, mieux vaut demander l'intégralité de l'augmentation que l'on souhaite en une fois, plutôt que réitérer tous les six mois une demande.



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