En France, quand on cherche un emploi, mieux vaut ne pas être jeune…
Être au chômage à 20 ou 25 ans, l’âge de tous les projets, donne à nos jeunes le sentiment désespérant que la France leur tourne le dos, en ne leur laissant d’autre choix que la résignation ou l’expatriation.
La
tentation de fustiger l’impuissance des pouvoirs publics et des entreprises est
grande, tant les incantations ont trop souvent servi d’écran de fumée aux
véritables actions. Alors en ce printemps 2012, peut-on encore affirmer que
l’on « a tout essayé » en matière de lutte contre le chômage des
jeunes, comme l’avait déclaré dans un soupir resté célèbre un illustre président
de la Ve République ? Sûrement pas !
Tout
d’abord, c’est à nous autres, dirigeants d’entreprises, de balayer devant nos portes
et d’initier un changement culturel sur la discrimination à l’embauche. Car la
sacro-sainte « expérience professionnelle » n’a jamais été l’alpha et
l’oméga de la performance. Chez dans notre entreprise, où la moyenne d’âge de nos 100
employés est tout juste de 28 ans, j’ai la chance de constater chaque jour qu’une
pincée de talent et une ardente envie de faire ses preuves compensent largement
les petites imperfections de la jeunesse !
Cependant, les
chefs d’entreprises ne pourront parcourir seuls le chemin qui mène au plein
emploi des jeunes. Il incombe donc aux pouvoirs publics d’accompagner les
entreprises dans leur pari de la jeunesse, par des mesures simples et fortes.
Une
suppression des charges sociales au cours des 2 années suivant le recrutement
des moins de 30 ans permettrait de lever la barrière à l’embauche du coût du
travail et de réduire considérablement le chômage des jeunes. L’expérience de
réduction des cotisations patronales sur les bas salaires menée dans les années
90 a permis la création de 500 000 emplois durables : alors pourquoi
ne pas appliquer ce type de mesure pour aider l’emploi des jeunes ? Cette réforme
pourrait aisément être financée par la suppression de la niche fiscale sur les
heures supplémentaires, à l’efficacité douteuse…
On le voit
aisément, il n’existe en matière d’emploi aucune fatalité, et tout n’a pas été
essayé.
Alors, Monsieur le Président, encore un effort : il ne tient qu’à
vous de faire de votre printemps électoral celui de l’emploi des jeunes !