Hyperconnectivité en entreprise, quelles sont les perspectives ?

L’hyperconnectivité serait-elle la partie cachée de l’iceberg nommé Internet ? Serait-elle un frein ou un levier de productivité pour les entreprises ? 

Suite aux commentaires et critiques reçus autour de ma dernière chronique “Salariés hyperconnectés: quels sont les risques?” parue sur le Journal du Net, voici quelques perspectives et pistes de réflexion ainsi que des solutions potentielles. A noter que trois experts se sont joints à moi dans cet article collaboratif pour croiser les points de vue et les expériences.
  • Hyperconnectivité et productivité
Puisque les salariés sont connectés aux réseaux et médias (Internes et externes/Mobiles et Fixes), quel impact cela pourrait avoir sur leur productivité ? La question est de taille puisqu’avec les nouvelles habitudes : presse électronique, réseaux sociaux, multifenêtrage,... la productivité se trouve considérablement touchée. J'ai personnellement "souffert", affirme Karim Jazouani - consultant Web chez Valhalla Consulting, des trois types de déficits (NDLR: Attention, Concentration et Mémoire) évoqués et s'en sortir relève parfois de l'effort surhumain. Et gare au sevrage numérique trop brusque en cas d’addiction bien avancée – replonger dans l’hyper-connectivité n’en est que plus facile ensuite!
Je n’ai pas encore trouvé le Saint-Graal de la productivité, ajoute Karim Jazouani, devant un écran mais la méthode de la to-do-list me semble être un bon début. En outre, l’ajout de plugins à son navigateur Internet permettra de bloquer l’accès aux sites « à forts potentiels de distraction » (social, x, jeux etc.) et à lutter contre la procrastination. Ajoutez à cela une méthode simple de gestion du temps (ex. Pomodoro) et vous êtes parés pour lutter contre l’hyperconnectivité et ses conséquences en matière de productivité.

  • Hyperconnectivité des salariés et RSE
Les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) peuvent être un bon levier pour absorber le choc ! A noter que ces derniers sont efficaces pour l’organisation quand ils sont pensés et implémentés dans les règles de l’art. Ils permettent en effet de sensibiliser, motiver et faire converger les salariés vers les valeurs et les objectifs de l’entreprise. Reste à savoir orienter les énergies et les conversations vers le RSE, les modérer et en faire un gisement de connaissances (KM) pour l’entreprise et un espace d’enrichissement, de détente et de collaboration pour les salariés. Jean-François Ruiz pense qu'il faut plutôt penser les choses dans l'autre sens. Il faut partir des objectifs de l'entreprise, le RSE n'est qu'un support à l'atteinte de ces objectifs. Il faut donc se poser la question de ce que l'on veut pour l'entreprise, par exemple, une meilleure collaboration au sein d'équipe distante, une communication plus efficace, un meilleur partage des connaissances... Une fois qu'on sait ce que l'on veut, alors effectivement on va pouvoir ensuite concentrer les énergies pour générer des conversations à valeur ajouté pour les collaborateurs et l'entreprise par extension. Le RSE arrive en dernier comme système d'information qui va permettre ces échanges et leur historisation.
  • Hyperconnectivité de la génération Y : Levier ou frein pour la productivité ?
La génération Y (et bientôt la Z) est friande de nouvelles technologies, de jeux et de partage en réseau. Elle affiche naturellement une hyperconnectivité accrue à travers l’utilisation d’outils nomades et sédentaires, une addiction aux jeux et aux jeux en réseau (MMORPG), au chat (IM) et au networking (Facebook, Twitter,...). Selon Isabelle Arvers, Experte en Gamification, Le défi numéro un des entreprises est de lutter contre le turnover des jeunes générations qui après trois années délaissent leur employeur pour se vendre au plus offrant : le meilleur moyen est de gamifier l'entreprise en créant un parcours ludique d'initiatives et de prise de parole issue d'une veille menée à bon escient. Cela passe par l'acceptation d'une structure plus à plat de l'entreprise, où collaboration, participation et conversation multi-canal sont les maîtres mots de l'entreprise genY.
Peu ou pas du tout considérée à sa juste valeur, l’hyperconnectivité de la génération Y, voire Z, devrait se trouver au centre des préoccupations des managers des ressources humaines, de la communication et des systèmes d’information car il y a grand risque de voir productivité, appartenance et motivation devenir des mots d’une autre époque.