Les acteurs historiques du recrutement n’ont pas dit leur dernier mot

Les acteurs historiques du recrutement se voient régulièrement chahutés par des start-up qui ne demandent qu'à disrupter le secteur. Pour autant, les dinosaures ont encore de beaux restes et ne comptent pas se laisser ringardiser.

Depuis quelques années, le recrutement se digitalise à grand pas, poussé d’un côté par les candidats en attente d’informations de la part des entreprises et de l’autre par des entreprises en demande d’expertise et d’agilité pour répondre aux enjeux du numérique.

Au début des années 2000, on a vu arriver les jobboards comme Monster ou Cadremploi, qui n’offraient ni plus ni moins que la numérisation de banques de CV en ligne. Nous sommes désormais en présence d’un véritable écosystème où plus de 400 entreprises du recrutement et du marketing employeur online se partagent le marché. 

Qui sont-elles ? Toujours des jobboards mais avec pour certains de véritables spécialisations, des réseaux sociaux professionnels, des places de marché, des entreprises qui aident à la gestion des candidatures, des entreprises spécialisées sur Facebook, sur le mobile, des sites par communautés, des sites de recrutement par vidéo, des spécialistes du recrutement affinitaire... 

Bref, il n’est pas aisé de s’y retrouver. Certains arriveront à trouver leur public, confirmeront leur intérêt, installeront de nouveaux usages, quand d’autres disparaîtront. C’est la loi de l’innovation.

Il est certain que la créativité et l’innovation dans la relation recruteur-candidat est un véritable mouvement de fond. Le graal est de trouver la parfaite adéquation entre les besoins et aspirations de l’entreprise et du candidat. 

Or, les acteurs historiques des ressources humaines n’ont pas dit leur dernier mot. Ils ont l’avantage de bénéficier d’une expertise reconnue sur le recrutement. A elles d’être suffisamment agiles justement pour analyser de près ce qui se passe du côté des start-up qui œuvrent dans l’e-rh et d’en tirer les conclusions nécessaires pour intégrer les meilleures pratiques. 

Certes, l’intelligence artificielle, les algorithmes prédictifs, vont permettre d’optimiser l’adéquation entre une entreprise et un candidat, mais l’humain reste éminemment important dans le recrutement. La simple mise en relation comme on peut le voir chez certaines start-up portées par la montée en puissance du travail indépendant et des freelances est sans doute un peu court. Une relation ne serait se résumer à une mise en relation. Pour être efficace et durable, le volet "accompagnement" fera toute la différence.

Un secteur encore trop peu connu répond parfaitement à ce besoin de mise en relation entre des consultants experts, motivée par les challenges, et des entreprises en demande d’agilité pour des projets de plus en plus pointus : le portage salarial

Pour peu que l’entreprise de portage développe une approche numérique dans son mode de fonctionnement, elle peut offrir aux consultants indépendants des outils digitaux efficaces pour valoriser leurs expertises et pour faciliter leur relation au quotidien avec les entreprises qui font appel à leurs compétences. Quant aux entreprises, elles ont l’assurance d’avoir accès à des profils qualifiés. Recrutés par l’entreprise de portage, leurs expertises ont été validées et ces salariés portés bénéficient d’un accompagnement qui leur assure notamment une formation continue. Le portage salarial 2.0 créé ainsi une nouvelle expérience salarié-entreprise.

Finalement, on pourrait faire une analogie intéressante avec le secteur du e-commerce. On a vu les premières années des pure players en haut de l’affiche, innovants, avec des croissances phénoménales et des commerçants traditionnels à la traîne, ne comprenant pas toujours ce qui se jouait. Et puis, ils se sont adaptés, se sont appuyés sur leurs expertises secteurs, ont pris le meilleur des nouvelles expériences digitales pour aujourd’hui grimper en tête des classements pour plusieurs d’entre eux.

Ne pourrait-il pas en être de même pour les acteurs traditionnels des ressources humaines ? J’en suis persuadé. Ils sont parfaitement légitimes pour devenir des acteurs e-rh à part entière !