Négocier son salaire à l'embauche en période de crise Et si vous êtes un jeune diplômé

Vous venez d'être diplômé et vous vous apprêtez à rentrer sur le marché du travail très tendu en cette période de crise. Voici quelques conseils à mettre en place pour préparer et négocier au mieux votre premier salaire d'embauche.

Choisir d'autres alternatives

"Reporter votre entrée sur le marché du travail en CDI"

Jeunes diplômés 2009, si vous ne souhaitez pas débuter avec un salaire inférieur à vos ambitions, le mieux serait de "reporter votre entrée sur le marché du travail en CDI", conseille Olivier Gélis. En effet, privilégier la poursuite des études, un stage de longue durée à l'étranger ou un VIE sont des moyens d'enrichir son expérience, d'augmenter sa valeur sur le marché du travail en se préservant d'un contexte difficile.

"Si cette possibilité n'est pas envisageable, on peut choisir une tactique temporaire pour gérer au mieux cette période sans se dévaloriser", préconise le directeur général de Robert Half. Pour cela, privilégiez les missions en intérim. En plus d'accumuler de l'expérience, de nouer de nouveaux contacts professionnels, vous avez la possibilité de revoir votre salaire à la hausse à chaque nouveau contrat et donc de "coller" à l'évolution favorable attendue du marché. Il sera toujours temps de se recentrer ensuite sur le marché CDI quand les temps seront plus favorables.

Analyser le marché

retardez votre entrée sur le marché du travail en cdi.
Retardez votre entrée sur le marché du travail en CDI. © Auremar - Fotolia

De même qu'un candidat avec de l'expérience, un jeune diplômé doit scruter le marché pour avoir une idée de sa valeur. Mais gare aux fausses références. "Les jeunes diplômés arrivant sur le marché du travail cette année ne doivent pas prendre pour référence les salaires obtenus par la promotion précédente car le contexte de marché est complètement différent", recommande Olivier Gélis. Alors comment définir son salaire ? Vous pouvez vous informer sur les salaires des débutants dans la même région, à des postes similaires. Vos camarades de promotion sauront vous renseigner. Vous pourrez ainsi, au moment de l'entretien, dévoiler vos prétentions salariales en fonction de ces précieuses données. "Il faut examiner avec soin la qualité/l'intérêt du poste proposé, quitte à demander une revalorisation du salaire dans 6 mois", rappelle Olivier Gélis. En n'oubliant pas, là non plus, de demander à ce que cela soit écrit dans le contrat de travail. "L'idée est simple : rassurer l'entreprise tout en montrant une attitude positive sur le mode 'Laissez-moi faire mes preuves et vous constaterez que je mérite amplement la rémunération à laquelle je prétends' ".

Ce que vous pouvez valoriser

Avant l'entretien, vous devrez trouver des appuis pour votre négociation. Naturellement, vous irez puiser dans votre expérience acquise en stage, notamment ceux de longue durée, en césure, en alternance ou apprentissage. A noter qu'un stage dans l'entreprise en question est un gros plus, tout comme chez un concurrent. Votre opérationnalité rapide sera donc le premier argument. Vous pouvez aussi mettre en valeur votre exposition internationale sous forme de séjours et échanges universitaires à l'étranger : être "bi culturel" est généralement un plus. Par ailleurs, Votre maîtrise d'une ou plusieurs langues étrangères reste une valeur sure, notamment dans une langue rare. Pour les domaines où l'expterise prime, vous pouvez aussi vous servir de vos résultats académiques, classement ou mention éventuelle, de vos travaux de recherche et rapport dans le domaine (mémoire de fin d'études, thèse professionnelle). Sans oublier les expériences associatives à responsabilités bonne anti-chambre du travail en entreprise.