Gérer un conjoint qui travaille trop Les arguments à avancer

Pour rétablir une vie harmonieuse face à un conjoint qui travaille trop à votre goût, le maître mot est de lui faire prendre rapidement conscience de l'importance de cet équilibre entre les sphères pro et perso, via une discussion sereine au sein du couple.

Ne pas cautionner ce débordement de la vie pro dans le couple

"Attention à ne pas aller jusqu'à refuser catégoriquement que son conjoint apporte du travail à la maison"

"Lorsqu'ils prennent un nouveau poste, certains cadres pensent qu'il faut mettre l'accent sur le travail, faire un sacrifice de leur temps perso pour que tout aille un peu mieux ensuite. Mais c'est une erreur, cela ne fonctionne jamais. Ils conservent toujours le même rythme et ne peuvent jamais lever le pied" assure Marc Dumas. Il convient donc dans ce cas rappeler à son conjoint le risque de donner à sa nouvelle entreprise de mauvaises habitudes et qu'elle conçoive ensuite comme un désinvestissement de la part du cadre qui partira à des horaires normaux ou qui n'aura pas avancé ses dossiers le week-end.

"Mais attention à ne pas aller jusqu'à refuser catégoriquement que son conjoint apporte du travail à la maison. Il faut être conscient qu'il s'agit d'un équilibre fragile" prévient Marc Dumas. Il ne faut pas négliger les contraintes qui s'imposent à son conjoint : elles aussi peuvent redouter l'intrusion des contraintes de la vie perso dans la sphère pro. 

Créer un déclic : revenir sur les priorités du couple

Pour que les choses changent réellement, il ne suffit pas de se borner à dire à son conjoint "tu travailles trop" et à le contraindre à passer moins d'heures ou à moins s'impliquer dans son travail, notamment s'il est passionné par son métier. L'enjeu consiste à créer un déclic pour lui faire comprendre que son rôle familial est tout aussi important. "Une des priorités est alors de discuter sur ce rôle de père ou de mère et de conjoint et de revenir sur ses priorités dans la vie. En montrant aussi en quoi il est en train de passer à côté de certaines choses essentielles", analyse Marc Dumas.

"Une des priorités est de discuter sur la fonction de père ou de mère et de conjoint "

Bien souvent, il faut inverser la notion des priorités. "Dans la génération "gagne-pain", l'argument donné est qu'ils apportent avant tout un revenu, un confort matériel à leur famille. Il faut donc les amener à penser que la satisfaction de la famille réside plutôt dans le fait d'être présent, de partager des moments et d'apporter du lien", précise Marc Dumas. A contrario, la jeune génération des trentenaires place dans ses priorités la vie de famille, qu'ils font passer avant la carrière professionnelle.

Evoquer la possibilité de changer d'entreprise ou de métier

Dans cette jeune génération, les hommes et les femmes sont dits "équilibristes", c'est-à-dire qu'ils veulent dès leurs débuts de carrière favoriser l'harmonisation de leur vie pro et perso. "Ils ont conscience que leur vie professionnelle sera prenante. S'ils ne négligent pas l'importance de l'intérêt de leur travail, ils ont moins le souci de leur carrière et préfèrent s'orienter vers de petites sociétés qui respectent leurs valeurs, qui préservent leur santé et leur équilibre perso", assure Marc Dumas.  

Face à un conjoint qui n'arrive pas à gérer un débordement de sa vie pro sur la vie familiale, il est donc toujours possible d'évoquer une évolution professionnelle, de déterminer un nouveau projet personnel et familial. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à lui proposer de changer d'entreprise, de faire un point sur ses compétences pour changer de métier ou se lancer dans la création d'entreprise.