Le numérique est encore loin de sauver la presse française

Le numérique est encore loin de sauver la presse française Contribuant à un peu plus de 5% du chiffre d'affaires de la presse française, la part du numérique ne cesse de progresser... mais reste très mineure.

Internet ne permet pour l'instant pas de sortir la presse écrite française du marasme économique dans lequel elle se trouve embourbée. Alors que son chiffre d'affaires a chuté de 5,3% en 2013, selon un rapport dévoilé par le ministère de la Communication, pour atteindre les 8,25 milliards d'euros, les recettes du numérique sont loin de compenser un tel recul. En 2013, le secteur a pesé pour 5,2% des recettes de la presse, dépassant pour la première fois le seuil des 5%. Une bonne nouvelle et une performance  positive par rapport à 2012 où le ratio était de 4,5%. Mais une performance qui est loin de matérialiser une évolution significative.

Ce sont la presse technique professionnelle et la presse gratuite d'annonces qui profitent le mieux du numérique, avec des ratios respectifs de 19,7 et 43,7% en 2013 provenant d'Internet. A contrario, l'activité Internet ne représentait l'an dernier que 2,8% des recettes de la presse spécialisée grand public, 2,7% de celles de la presse nationale généraliste et 0,4% de celles de la presse local.

"Le changement et les évolutions technologiques n'entraineront jamais la disparition complète de l'un ou l'autre des supports impliqués mais pourront les contraindre à un certain nombre de mutations", affirme l'étude. A cette mutation technologique s'ajoutera un défi d'un autre ordre : une mutation économique. L'ensemble du marché publicitaire de la presse écrite a perdu près de 2 milliards d'euros courants depuis 2007, sur un total restant de 3 milliards d'euros environ aujourd'hui. Les groupes médias doivent donc diversifier leurs sources de revenus. Le rachat du Guide par le groupe Lagardère Active et celui de Campus-Channel par le groupe Figaro sont autant d'exemples des pistes explorées.