Venons-nous de dépasser le peak-Web ?

Venons-nous de dépasser le peak-Web ? Le temps passé sur l'Internet fixe est en recul depuis quelques mois. Simple mauvaise nouvelle conjoncturelle ou mouvement de fond ?

Après le "peak oil", faut-il commencer à parler de "peak Web" ? La question mérite d'être posée lorsque l'on observe le temps moyen passé sur le Web fixe par les internautes américains. Cette donnée est cyclique et n'est donc pas comparable d'un mois à l'autre mais plutôt d'un mois d'une année au même mois de l'année précédente. En effet, les internautes passent traditionnellement moins de temps à surfer en juillet et en décembre par exemple.

Ce que le graphique ci-dessous montre c'est que tendanciellement, l'année 2011 avait déjà été moins bonne que l'année 2010 avec un sursaut de fin d'année plus faible. Mais surtout que, depuis mars 2012, le temps moyen ne fait que chuter pour taper des plus bas qui n'avaient pas été atteints en deux ans. En septembre 2012, c'est ainsi 4 minutes de moins qui ont été passées sur le Web fixe qu'en septembre 2011.

L'explication du phénomène peut trouver plusieurs causes : crise qui affecte les comportements des utilisateurs, concurrence des autres médias et notamment des services de replay TV et bien entendu mobile. Facebook a déjà indiqué que l'adoption du mobile se fait au détriment de l'Internet fixe, Google a annoncé des résultats trimestriels décevants que les analystes attribuent à la montée en puissance du mobile. Tous les acteurs anticipent effectivement le même problème : si le "peak Web" est arrivé, comment réorienter son modèle économique lorsque le mobile rapporte 10 fois moins que le Web à audience comparable ?

peak web
Temps moyen passé par internaute et par mois sur le Web, aux Etats-Unis. La courbe orange est une courbe de tendance (polynomiale 6), la courbe bleue représente les données mensuelles brutes. © JDN