Dix valeurs opéables sur lesquelles miser en bourse

Dix valeurs opéables sur lesquelles miser en bourse Après des années de vaches maigres du fait de la crise, les fusions-acquisitions sont de retour.

Depuis l'été dernier, la cote parisienne a été le théâtre d'opérations de taille : mariage Holcim-Lafarge, grandes manœuvres autour d'Alstom, etc. Sans oublier la rupture des fiançailles entre Publicis et Omnicom.

Rien de tel qu'une OPA surprise pour réveiller le cours de l'entreprise visée

Or, rien de tel qu'une OPA surprise pour réveiller une place financière et le cours de l'entreprise visée. Les actionnaires sont encore plus comblés quand cette opération est hostile. Les salles de marché se remettent donc à rêver et dressent des listes de proies. Le JDN a repéré dix valeurs qui font l'objet de rumeurs ici et là, plus ou moins fondées, à suivre de près.

Havas

Havas figure dans les dix premiers acteurs mondiaux de la pub. L'homme d'affaires Vincent Bolloré, connu pour ses allers-retours rapides et fructueux sur des valeurs délaissées, détient près de 36% du capital d'Havas. Il aura fort à faire maintenant qu'il est devenu l'homme fort de Vivendi. Certains l'imaginent revendre ses titres à celui qui serait tenté par un mariage. Car l'échec de la fusion Publicis-Omnicom relance l'intérêt spéculatif sur l'autre agence française. Qui, avec un cours de 6,26 euros reste bon marché comparée à d'autres valeurs "médias". Acheter jusqu'à 6,35 euros.

BSkyB

La chaîne payante britannique BSkyB appartient à l'empire Murdoch. Il s'agit même de l'un des fleurons du tycoon australien des médias, également propriétaire de Fox aux Etats-Unis. Après le scandale des écoutes pratiquées par la rédaction de News Of the World au Royaume-Uni, propriété du groupe Murdoch, BSkyB pourrait tenter un puissant groupe de média. Voire un opérateur télécom ou Internet. Ce qui relancerait un cours de 247 pence, qui, avec un PER (Price Earning Ratio ou valorisation des bénéfices dans le cours) de 31, valorise à leur prix les revenus récurrents que lui procurent ses abonnés. Conserver.

 

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Le stand de FAurecia, lors du salon de Francfort. © Faurecia

Faurecia

L'équipementier automobile Faurecia retrouve les faveurs des marchés alors que le redémarrage des ventes semble se consolider en Europe. Au contraire de ses clients, il a su partir plus tôt à la conquête du monde et diversifier ses débouchés en fournissant plusieurs constructeurs. Son actionnaire majoritaire avec un peu plus de 57% du capital, le groupe Peugeot, pourrait se défaire de tout ou partie de sa participation, afin de récupérer des liquidités. Sans vraiment se traîner, l'action demeure plutôt abordable puisqu'elle ne se négocie que quinze fois les bénéfices attendus cette année. Acheter jusqu'à 36 euros.

Gemalto

Le fournisseur de terminaux de paiement et de puces pour cartes de paiement Gemalto surfe sur des marchés plus que porteurs. Mais l'essentiel est ailleurs, à savoir l'éclatement de son capital. La Caisse des dépôts ne détient pas plus de 7% des titres. Vient ensuite le fonds EuroPacific Group, qui un jour souhaitera réaliser son investissement et s'offrir une plus-value. Or, le titre s'apprécie et se négocie un bon prix, avec un cours ne capitalisant que 22 fois les bénéfices prévus en 2014. Reste à savoir si Bercy verrait d'un bon œil ce fleuron de la high tech française passer sous pavillon étranger... Acheter jusqu'à 96 euros.

Edenred

Edenred est l'un des acteurs majeurs des services aux entreprises, en leur fournissant des cartes affinitaires (essence, etc.) ou des tickets restaurants. Cette activité a été initiée et développée par Accor avant d'en être séparée. Le groupe accueille plusieurs investisseurs institutionnels, dont Colony Capital (11% des titres) qui n'a pas vocation à s'éterniser là où il investit. A 22,42 euros l'action parait chère : elle capitalise 26 fois les bénéfices attendus en 2014. Mais c'est sans compter avec un éventuel repreneur et l'accélération de la reprise en France et en Europe. Acheter jusqu'à 24 euros.

Vodafone

Après le rapprochement SFR Bouygues un temps envisagé, une autre opération de consolidation des opérateurs télécoms est possible en Europe. Certains citent Orange comme un acquéreur potentiel de Vodafone. A moins que le britannique ne jette son dévolu sur l'ex-France Télécom ! La première piste semble plus crédible au vu de la composition du capital plus qu'atomisé de Vodafone : le premier des actionnaires, la banque américaine Blackrock ne détient pas plus de 6,9% des titres. Il faudrait cependant que le prédateur soit disposé à y mettre le prix alors que ses moyens sont limités et offre une prime conséquente pour ramasser des actions d'une valeur certes très endettée. 

Zodiac

L'équipementier aéronautique Zodiac figure parmi les valeurs opéables les plus citées. Et pourtant... les salariés détiennent le quart de son tour de table. Fort de ce soutien, ses dirigeants peuvent aussi compter sur un autocontrôle verrouillant cinq autres points du capital. Ce qui n'empêche nullement l'investisseur de suivre de près cette valeur spécialiste des toboggans d'évacuation pour Airbus ou Boeing et des gilets de sauvetages et masques installés dans leurs cabines. Autour de 25 euros, l'action se paie moins de 18 fois la rentabilité attendue cette année. Acheter sur repli jusqu'à 27 euros. 

Rexel

Rexel, l'ex-filiale de l'ex-PPR, devenu Kering, est un spécialiste de la distribution de matériel électrique aux professionnels du BTP et d'autres secteurs. Cette activité pourrait intéresser un gros industriel comme Schneider Electric. Très dépendant de la santé de la construction, la valeur retrouve des couleurs en bourse alors que la reprise semble s'installer. L'investisseur peut donc s'y intéresser dès maintenant : à 17,41 euros, le PER ne capitalise qu'un peu plus de 14 fois la rentabilité escomptée cette année. Une OPA pourrait même la catapulter au-delà de 20 euros.

Capgemini

Capgemini, la pionnière des SSII françaises, a bien traversé la crise, avec une rentabilité nette 2013 de l'ordre de 5%. Aujourd'hui son capital est atomisé, avec la banque américaine BlackRock comme actionnaire numéro un grâce à sa participation plafonnant sous les 7% du capital. Capgemini figure parmi les leaders européens du secteur. Elle peut soit procéder à des acquisitions, soit s'unir à une société complémentaire. Comme par exemple avec un éditeur tel l'allemand SAP. Sous 54 euros, l'action se paie un peu plus de 15 fois les bénéfices 2014. Acheter jusqu'à 60 euros.

L'Oréal

Avec un cours de 128,35 euros capitalisant 24 fois la rentabilité prévue cette année, L'Oréal, le numéro un mondial des cosmétiques et de la beauté, ne fait pas rêver que les jeunes diplômés ou les actionnaires plombés par de mauvais placements. Gesparal, sa holding de tête, est détenue à 51% par le clan Bettencourt, le solde étant la propriété de Nestlé. Or le leader mondial de l'agroalimentaire ne dément ni ne confirme son intérêt pour ce fleuron de l'industrie nationale qui lui permettrait de développer des synergies entre nutrition et pharmaceutique. Il lui suffirait de ramasser des titres sur le marché pour devenir de fait son actionnaire majoritaire. Acheter sur repli pour mettre en fond de portefeuille.