Investissement : pourquoi Younited séduit particuliers et institutionnels

Investissement : pourquoi Younited séduit particuliers et institutionnels Un rendement correct pour un risque acceptable, telle est la recette proposée par la start-up française. Voici ce qu'il faut savoir avant de se lancer.

Le prêt aux particuliers via les plateformes de crowdfunding a de beaux jours devant lui. C'est en tout cas le point de vue des investisseurs institutionnels qui viennent d'injecter 40 millions d'euros dans Younited (ex Prêt d'Union), le seul acteur sur ce créneau dans l'Hexagone. Il faut dire que la recette proposée par la start-up née en 2011 a de quoi titiller les papilles des prêteurs en soif de diversification. Pas besoin de beaucoup pousser Geoffrey Guigou, directeur général et cofondateur de la plateforme de crédits, pour qu'il justifie leur appétit.

En France, le rendement moyen sur les fonds de titrisation proposés par Younited atteint jusqu'à 2,5% par an sur les 12 derniers mois

Premier argument avancé par le dirigeant, le couple rendement-risque : en France – Younited est aussi présente à l'étranger – le rendement moyen atteint jusqu'à 2,5% par an sur les 12 derniers mois, net de frais, de défauts et d'impayés mais brut de fiscalité. Cette performance, qui n'est évidemment pas garantie, le prêteur ne peut espérer l'atteindre qu'avec un seul des deux produits proposés par Younited : le fonds communs de titrisation. Un produit plus risqué que les comptes à terme, la seconde option commercialisée par la société. "L'investisseur ne peut sortir du fonds qu'à hauteur des remboursements mensuels des emprunteurs. Environ 3% du fonds est remboursé tous les mois. Autrement dit, si un investisseur pèse 6% du fonds, il lui faudra 2 mois pour en sortir, illustre Geoffrey Guigou. Raison pour laquelle la formule est réservée à des clients professionnels au sens de la directive sur les marchés d'instruments financiers. Parmi eux, Younited dénombre 80% d'institutionnels et 20% de particuliers avertis qui misent entre 50 000 et 100 000 euros. Cet investissement présente un niveau de risques élevé, insiste l'entrepreneur, sans toutefois tarder à relativiser : "L'avantage des fonds commun de titrisation par rapport à ce que proposent les plateformes de prêts aux entreprises, c'est qu'ils sont mutualisés. L'exposition est donc moins importante". Assis sur les taux des crédits à la consommation dans les marchés pénétrés, les rendements moyens grimpent à 3% en Italie, où le fonds va prochainement ouvrir au public, et à 4% en Espagne, où il a ouvert il y a quelques semaines.

"L'investisseur ne peut sortir du fonds qu'à hauteur des remboursements mensuels des emprunteurs"

D'une durée de trois ans, les comptes à terme sont, eux, ouverts à tous, y compris aux investisseurs les moins avisés. "On peut dire que le capital est garanti par Younited. Le seul risque pour eux, c'est que Younited fasse faillite", expose sans grande inquiétude Geoffrey Guigou. Cette tranquillité d'esprit a un prix : les  rémunérations moyennes tombent entre 1,3% et 1,5% par an sur les trois derniers mois. Ce qui, en période de taux bas, n'a rien d’infamant. "Les investisseurs nous sont envoyés par la Fintech Raisin, dont les utilisateurs sont en très grande partie des Allemands et des Autrichiens. En France, l'incentive fiscal à l'assurance-vie et au Livret A est tellement fort que les comptes à terme ne sont pas très utilisés", déplore le patron de Younited.

Investir dans le crédit à la consommation aux particuliers a d'autres atouts : "Il s'agit d'un produit complètement décorrélé des autres classes d'actifs, qui pèse entre 10 et 20% du portefeuille de nos investisseurs. Avec les prêts aux entreprises, il constitue également le moyen le plus direct, de financer l'économie réelle", complète Geoffrey Guigou. En 2017, 200 millions d'euros de crédits ont été financés en France, plus de 50 millions en Italie et 6 millions en Espagne. 80% de l'argent prêté provient des fonds communs de titrisation et 20% des comptes à terme. Les ménages empruntent en moyenne 6 000 euros sur la plateforme pour financer des dépenses d'équipement. Younited a déjà prévu de se lancer dans de nouveaux pays en 2018.